Il y a quatre ans, l’Église catholique était la première à intervenir sur les lieux du désastre de Fukushima. Aujourd’hui, grâce à ce soutien encore actif et inconditionnel, son image évolue auprès des Japonais.
La réponse apportée par Caritas au Japon après la catastrophe de Fukushima de 2011 aura au moins eu un effet bénéfique : "Cela a ravivé la solidarité et le respect de la nature et a permis à la société de découvrir l'Église catholique", estime le père Takeshi Seto, directeur de Caritas Japon.
L'ONG catholique était en effet la première à venir en aide aux survivants aussitôt après le désastre. "Tout cela a éveillé une étincelle d'espoir", affirme le religieux, pour qui la population japonaise a pu être témoin de la "réalité de l'Église catholique, dans un pays où la proclamation de l'Évangile est encore difficile. Nous espérons avancer sur ce chemin d'espérance", a-t-il ajouté. Une répercussion inattendue dans un pays qui compte seulement 0,4% de catholiques.
Des plaies difficiles à guérir
On dénombre pas moins de 15 703 personnes ayant trouvé la mort après le tremblement de terre et le tsunami qui ont dévasté la zone côtière de Sendai le 11 mars 2011 ; 5 314 autres ont été blessées et 4 647 ont disparues. La réaction de l'Église catholique ne s'est pas faite attendre : cinq jours seulement après la catastrophe, un centre de soutien du diocèse de Sendai a été déployé par Caritas Japon. Avec le soutien de tous les diocèses que compte le pays, le centre a pu venir en aide aux victimes dans tous les domaines.
Quatre ans plus tard, l'Église compte encore plus de 100 bénévoles dédiés à la reconstruction de logements et au soutien psychologique et spirituel. Des salons de thé ont même vu le jour, annonce le père Seto. Selon le prêtre, "ce sont des lieux de rencontre, en particulier pour les personnes âgées. (…) Nous essayons ainsi de conjurer les sentiments de solitude et de douleur après ce qui est arrivé. Les plaies engendrées par cette énorme tragédie sont difficiles à guérir", déplore-t-il.