Une étude anglaise indique que les écoles sans téléphones portables obtiennent de meilleurs résultats.
La London School of Economics a mené une enquête auprès de 91 écoles britanniques. Le résultat est sans appel : les écoles qui interdisent tout usage de téléphone obtiennent des taux de réussite supérieurs à celles qui sont plus laxistes sur cette question.
Le portable creuse les inégalités
L’une des conclusions de l’étude suggère que le téléphone a peu d’impact sur les premiers de classe, qui savent naturellement cloisonner leur attention, mais qu’il agrave les problèmes d’attention des élèves en difficulté. L’étude conclut que l’interdiction pure et simple du téléphone dans les écoles est un moyen accessible et peu onéreux de réduire les inégalités scolaires. Pourtant, on sait le sujet sensible : entre les parents qui souhaitent communiquer avec leurs enfants et les professeurs qui voudraient bien faire cours sans interruptions, les deux parties en présence pourraient rapidement tirer les couteaux… rejoints par les élèves !
Les ados lâcheront-ils leurs portables ?
C’est que les élèves ne semblent pas prêts, eux, à lâcher leurs doudous technologiques ! Cas extrême : une opération collective a été organisée par une classe de Terminale parisienne qui exigeait la destitution de son professeur, jugé trop strict dans l’application de la loi relative à l’usage des téléphones. Le professeur en question, Claudine Lespagnol, admettait être "un peu sévère… enfin, si l’on considère que leur demander de ranger leur téléphone – sans le leur confisquer, puisque nous n’avons pas le droit –, c’est être sévère". Les élèves ont écrit au principal du lycée Jean-Lurçat (Paris, 13e arrondissement) pour demander à Mme Lespagnol de "procéder à un changement d’attitude, et de cesser de faire des remarques à chaque fois que l’on a un téléphone entre les mains, car cela est une perte de temps. (…) Vous nous prenez trop au sérieux en nous engueulant à chaque cours".
Mais si les aficionados du mobile font du bruit, il existe aussi des élèves qui partagent l’agacement de leurs professeurs et rien ne dit qu’il soient moins nombreux. Une lectrice d’Okapi répondait ainsi à la question pour ou contre le téléphone en classe : "Contre. Cela dérange la classe et le prof. C’est un manque de respect envers le prof qui fait son cours". Mimi, une autre Camille (sic) : "Je préfère écrire sur du papier car si on me le confisque, c’est pas une aussi grande perte que le téléphone".
Confiscation : interdite !?
Or, ladite Camille, qui se voit découragée dans son usage de la technologie, pourrait se retourner contre son professeur. Comme nous l’enseigne L’Étudiant : "La jurisprudence considère que la confiscation va au-delà de la simple punition à orientation pédagogique et constitue une véritable sanction susceptible d’être annulée par le juge administratif". Une affirmation à nuancer : d’une part Camillee enfreint elle aussi la loi en utilisant son téléphone en cours… et selon le site servicepublic.fr, les sanctions contre les contrevenants peuvent aller jusqu’à la confiscation. On découvre, quand on entre dans ce débat, un problème récurent de la scolarité contemporaine en France : des règles nombreuses mais non strictes, des sanctions difficiles à appliquer et un délitement de l’autorité des professeurs.
Interdiction et confiscation
La solution la plus simple semble donc être suggérée par l’étude d’Outre-Manche : interdire purement et simplement le téléphone à l’école. Un directeur d’école a le droit de le faire dans son règlement intérieur, et il peut appliquer la sanction de confiscation en cas de non-respect de la règle. Chiche ?