Les djihadistes sont aux portes de l’antique cité et de ses ruines prestigieuses. Ils ont déjà assassiné 49 personnes dans des villages avoisinants.
Loin d’être aux abois en Syrie, le prétendu État islamique (EI) y gagne du terrain et multiplie les exactions dans les territoires conquis. Souvent plus sensible aux pertes culturelles qu’aux massacres, le monde s’inquiète pour le célèbre site antique de Palmyre, inscrit au Patrimoine mondial de l’humanité. Cette oasis située dans le désert, à environ 240 km au nord-est de Damas, abrite les ruines monumentales d’une grande cité gréco-romaine où s’entremêlent les traditions locales et celles de la Perse.
« La bataille se déroule à 2 km à l’est de la ville après la prise par l’EI de tous les postes de l’armée entre Al-Soukhna et Palmyre distantes de quelque 80 km. Depuis mercredi, les combats dans le secteur ont fait 125 morts, 70 soldats et 55 djihadistes. Parmi ces derniers, figure Abou Malek Anas al-Nachwan, un leader de l’offensive contre Palmyre, qui était apparu sur une vidéo de l’EI montrant la décapitation de 28 Éthiopiens en Libye » (Le Parisien).
60 000 habitants de la région sont en péril
Si Daesh s’empare de Palmyre, ce joyau semble voué au sort des sites archéologiques que les djihadistes se sont acharnés à détruire ou à piller en Syrie (à Raqa, ville dont l’EI a fait sa capitale, à Mari, Doura Europos, Apamée, Ajaja, à Hamam Turkoman) et de l’autre côté de la frontière, en Irak (à Nimroud, Hadra et Mossoul). Contrôlée une première fois en 2013 par les rebelles, puis reprise par l’armée syrienne, Palmyre est menacée par les revers que celle-ci connaît actuellement.
Il n’y a pas que les œuvres d’art : 60 000 habitants de la région sont en péril. « Les djihadistes de l’EI ont exécuté 26 civils, dont dix par décapitation, pour collaboration avec le régime » dans des villages où l’armée s’était retirée, tout près de Palmyre, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) » (20 minutes). Selon la même source, ils ont récidivé le lendemain, le vendredi 15 mai : « L’ONG a affirmé vendredi soir que le groupe EI avait exécuté 23 civils, dont neuf enfants, dans un village au nord de Palmyre, précisant que des membres de la famille d’employés du gouvernement figuraient parmi les personnes assassinées » (20 minutes). Soit 49 personnes, dont neuf enfants…
« L’avancée des djihadistes vers cette cité remet en lumière la menace qui plane sur le patrimoine du pays. La guerre civile a engendré la destruction du patrimoine qui contribuait à l’identité du pays. C’est une autre tragédie, minime au regard du nombre toujours plus élevé de victimes, plus de 200 000 morts en quatre ans » (Le Monde).
« L’islam est la religion de la guerre »
En Irak, l’État islamique doit affronter les forces irakiennes, kurdes et les bombardements de la coalition internationale menée par les États-Unis. Sur la défensive, il n’est pas pour autant à l’agonie : le chef de l’autoproclamé « Califat » islamique, alias Daesh, que l’on disait grièvement blessé, vient de réapparaître dans une vidéo. Abou Bakr al-Baghdadi y appelle « chaque musulman dans n’importe quel endroit à émigrer dans l’État islamique ou combattre sur sa terre où qu’il soit ». « "L’islam n’a jamais été la religion de la paix, l’islam est la religion de la guerre", a poursuivi le chef de l’EI, qui critique les civils sunnites qui fuient les combats dans la province d’Al-Anbar, dans l’Ouest de l’Irak, pour trouver refuge à Bagdad ou dans les territoires contrôlés par le gouvernement » (Le Figaro).