Converti au christianisme, Ibrahim Firuzi vient d’être condamné par le « tribunal de la révolution » iranien.
Arrêté une première fois le 25 août 2013, il a connu plusieurs emprisonnements successifs. Il aurait dû être relâché le 13 janvier 2015, mais a été illégalement retenu en prison. Jugé le 8 mars 2015, il a été condamné à cinq ans de prison dans des conditions déplorables : selon le Comité de soutien aux droits de l’homme en Iran, il aurait rencontré son avocat pour la première fois le jour même de son procès.
Le juge Moghise aux manettes
Dans le système judiciaire iranien, le juge a un pouvoir presque absolu : il agit en tant que procureur, jury et arbitre. Dans certains procès médiatiques, un jury peut être constitué, mais ce ne fut manifestement pas le cas pour celui de M. Firuzi. La personne qui tenait entre ses mains le destin de ce dernier était donc le juge Moghise, déjà connu pour ses pratiques douteuses dans l’affaire Saeed Malekpour : le magistrat avait annoncé à l’épouse du malheureux qu’il serait condamné à mort… deux semaines avant l’ouverture du procès (voir le détail de l’affaire sur Roozonline) !
Chrétiens admis, convertis persécutés
Pourtant, l’Iran n’est pas le pire pays du Moyen-Orient pour les chrétiens : les communautés d’Arméniens notamment font partie intégrante de la société et peuvent y vivre sans être inquiétées, même si certains métiers leur sont interdits. En revanche, les conversions de Persans musulmans au christianisme sont strictement interdites. Les anciens musulmans convertis découverts sont impitoyablement traqués par les autorités. Le paradoxe de ce pays est qu’il peut admettre que le capitaine de son équipe nationale de football soit chrétien (Aleteia), mais pas que des musulmans deviennent chrétiens (Aleteia).