Le Vatican est-il menacé ? Un réseau islamiste, largement financé et lourdement armé, vient d’être démantelé en Sardaigne.
La police italienne a annoncé vendredi 24 avril le démantèlement d’un réseau islamiste en Sardaigne. Selon Mauro Mura, procureur de Cagliari, ce réseau suspecté d’avoir préparé un attentat contre le Vatican disposait « d’armes en abondance » et « de nombreux affiliés prêts à perpétrer des actes terroristes au Pakistan et en Afghanistan, avant de se replier ensuite en Italie ». Il comprendrait notamment deux anciens gardes du corps d’Oussama Ben Laden et aurait comme chef un imam du mouvement Tabligh Eddawa, « les porteurs du message », implanté dans le Nord de l’Italie.
Pour l’instant, « nous n’avons pas de preuve, mais nous avons une forte suspicion », a également souligné Mario Carta, des services de lutte contre le terrorisme italiens. Ce sont des écoutes téléphoniques qui auraient permis d’entendre les suspects interpellés parler du « djihad en Italie ». Les mandats d’arrêt lancés à leur rencontre précisent qu’ils sont accusés d’appartenance à « une organisation aux activités criminelles transnationales, s’inspirant d’Al-Qaïda et d’autres organisations radicales prônant la lutte armée contre l’Occident et l’insurrection contre l’actuel gouvernement du Pakistan ».
Au total, 20 mandats d’arrêt auraient été délivrés et neuf arrestations effectuées. Selon le procureur Mauro Mura, le réseau aurait eu le projet de commettre un attentat à la bombe au Vatican en mars 2010. D’après la presse italienne, certains des hommes interpellés seraient par ailleurs impliqués dans l’attentat à la bombe sur le marché de Peshawar, au Pakistan, qui avait fait 100 victimes en 2009. Dans un communiqué de la salle de presse du Vatican, le père Lombardi estime qu’il n’y a pas lieu de s’alarmer : « Selon les informations dévoilées, cette idée remonte à 2010 et n’a pas eu de suites. Ce n’est donc pas un projet actuel, ni une cause d’inquiétude actuelle ».
Le Pape ne se soucie pas d’être menacé
Et s’il s’avérait que la vie du Saint-Père soit effectivement menacée, le pape François ne s’en soucie pas, comme il l’avait confié l’an passé à un prêtre argentin lors d’une rencontre privée. « Quand j’ai dit au Pape : "Faites attention, on peut vous tuer", celui-ci a reconnu qu’il était menacé et a ajouté : "C’est la meilleure chose qui puisse m’arriver. Et à vous aussi !" », avait expliqué le père Juan Carlos Molina, responsable du Secrétariat pour la prévention de l’abus des drogues et le trafic de la drogue (Sedronar) de l’État argentin. De son côté, l’ambassadeur d’Irak près le Saint-Siège, Habeeb Al Sadr, avait affirmé en septembre 2014 que le Pape constituait une cible prioritaire pour les militants de l’État islamique. Pour autant, en janvier dernier, le père Lombardi avait démenti toute menace d’attentat : « Contrairement à ce qui a été rapporté par certains médias, le Saint-Siège n’a reçu aucune mise en garde de la part des services de sécurité d’autres États », avait-il alors affirmé.