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Le pouvoir des multinationales n’est pas (encore) au service de l’homme

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Arthur Herlin - publié le 23/04/15
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Un collectif d’associations catholiques publie un facicule consacré aux problèmes que posent les multinationales et ouvre la voie à des solutions inspirées par la doctrine sociale de l’Église.

La seconde moitié du XIXe siècle est communément appelée la Révolution industrielle. Comment appellerons-nous celle en cours depuis 1990 ? Car depuis vingt ans, c'est une véritable révolution qu'opèrent les entreprises multinationales. En deux décennies, elles sont passées  de 37 500 à 82 000. En 2011 ce sont 790 000 filiales qui ont employé 69 millions de personnes dans le monde, avec un chiffre d'affaires de 28 000 milliards de dollars. Soit près de la moitié du PIB mondial.

Cette transformation a profondément marqué notre société, et a eu des conséquences sans précédent, dont « il faut prendre toute la mesure ». Tel est le constat lancé par un collectif d'associations chrétiennes publié dans un fascicule intitulé : L'économie au service de l'humanité. Au nom de leur foi, des chrétiens s'engagent pour un encadrement meilleur des multinationales. Cette récente publication fait partie d'une vaste collection commencée dès 2007, qui vise à favoriser l'application de la doctrine sociale de l’Église aux sociétés contemporaines.

Des « déchets » broyés par les machines et les systèmes

Loin de remettre totalement en cause le système dans lequel nous vivons, les auteurs ont voulu exposer clairement leurs intentions dès la préface : « Ce message n'est pas neuf. La pensée sociale de L’Église le répète depuis le XIXe siècle. Il n'est en rien tourné contre celles et ceux qui font marcher l'économie (…), pas plus contre le profit ni l'usage de l'argent en tant que tel. Mais les paramètres ont complètement changé. Il convient de prendre la mesure de ces métamorphoses ». Les auteurs se sont concentrés sur l'aspect négatif d'une telle « métamorphose ». Selon eux, « certaines multinationales sont devenues de véritables superpuissances, défendant en priorité leurs propres intérêts, souvent au détriment du bien commun ».

Cette analyse s'appuie principalement sur cette constatation primordiale : « Les moyens dont disposent certaines entreprises transnationales ont atteint un niveau d'efficacité jusque-là impensable. Mis au service de tout homme et de tout l'Homme, ils sont les bienvenus. Mais ils deviennent redoutables lorsqu'ils aboutissent à nous faire accepter, comme nous le répète le pape François, qu'il existe des êtres assimilés à des "déchets", broyés par les machines et systèmes ». C'est en effet la recherche du plus grand profit à tout prix, peu importe les moyens, que la doctrine sociale de l’Église condamne. Car c'est l'économie qui doit être au service de l'humanité, et non l'inverse, comme le réaffirment une fois de plus les associations chrétiennes à travers ce nouveau travail.

Parmi les associations participatives, figurent l'Action catholique des milieux indépendants, l'Action catholique ouvrière, le CCFD-Terre solidaire, le Centre de recherche et d’action sociales, la Délégation catholique pour la cooperation, Justice et Paix, et le Secours catholique.

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