Le procès d’Oskar Gröning, 93 ans, vient de commencer. Ancien comptable au camp d’Auschwitz, il est accusé d’avoir participé à l’extermination de 300 000 juifs hongrois.
Il y a 70 ans, Oskar Gröning était comptable au camp de concentration d'Auschwitz. Il aurait été entre autres responsable du tri et du décompte de l’argent volé aux prisonniers exterminés entre 1942 à 1944. Ce mardi, s'ouvre son procès à Lunebourg, dans le Nord de l'Allemagne. Il est accusé d'avoir participé à la mort dans les chambres à gaz de 300 000 juifs hongrois déportés entre mai et juillet 1944. L'affluence médiatique et le nombre des parties civiles – 67 rescapés et descendants de victimes défendus par 14 avocats – sont tels qu'un bâtiment entier a été loué pour que tous puissent assister au procès.
« Combattre le négationnisme »
Cet homme 93 ans sera peut-être le dernier nazi à être jugé. Gröning est revenu vivre en Allemagne après la Seconde Guerre mondiale et ne s'est jamais caché, bien au contraire : pendant des années, l'ancien comptable a longuement raconté dans la presse et à la télévision son passé à Auschwitz, souhaitant de cette manière « combattre le négationnisme ». C'est pourquoi il refuse de se considérer lui-même comme coupable de quelque crime que ce soit. Il décrit son implication comme involontaire et minime.
Oskar Gröning encourt de 3 à 15 ans de prison, bien que certaines parties civiles aient déclaré préférer une peine plus adaptée à son âge, comme par exemple des « travaux d'intérêt général pour raconter son passé dans les écoles ». L'audience doit se poursuivre au moins jusqu'au 29 juillet.