Chaque dimanche, retrouvez le commentaire de l’Évangile par notre partenaire, Infocatho.be.
Évangile – Saint Luc 24, 35-48
En ce temps-là, les disciples qui rentraient d’Emmaüs racontaient aux onze Apôtres et à leurs compagnons
35 ce qui s’était passé sur la route, et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux à la fraction du pain.
36 Comme ils en parlaient encore, lui-même fut présent au milieu d’eux, et leur dit : « La paix soit avec vous ! »
37 Saisis de frayeur et de crainte, ils croyaient voir un esprit.
38 Jésus leur dit : « Pourquoi êtes-vous bouleversés ? Et pourquoi ces pensées qui surgissent dans votre coeur ?
39 Voyez mes mains et mes pieds : c’est bien moi ! Touchez-moi, regardez : un esprit n’a pas de chair ni d’os comme vous constatez que j’en ai ».
40 Après cette parole, il leur montra ses mains et ses pieds.
41 Dans leur joie, ils n’osaient pas encore y croire, et restaient saisis d’étonnement. Jésus leur dit : « Avez-vous ici quelque chose à manger ? ».
42 Ils lui présentèrent une part de poisson grillé
43 qu’il prit et mangea devant eux.
44 Puis il leur déclara : « Voici les paroles que je vous ai dites quand j’étais encore avec vous : il faut que s’accomplisse tout ce qui a été écrit à mon sujet dans la loi de Moïse, les prophètes et les
Psaumes ».
45 Alors il ouvrit leur intelligence à la compréhension des Écritures.
46 Il leur dit : « Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour,
47 et que la conversion serait proclamée en son nom, pour le pardon des péchés, à toutes les nations, en commençant par Jérusalem.
48 À vous d’en être les témoins ».
Textes liturgiques © AELF, Paris.
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Le Ressuscité d’aujourd’hui est bien le Crucifié d’avant-hier !
Parmi les récits de Résurrection, celui de Luc est celui qui insiste le plus sur la réalité corporelle de l’au-delà de la mort. Écrivant pour des lecteurs grecs, dont les schémas mentaux, à la suite du grand philosophe Platon, parlaient de l’immortalité de l’âme, abandonnant « la prison du corps », Luc veut manifestement affirmer que Jésus ressuscité n’était pas seulement une âme. En médecin qu’il était, habitué à ausculter les corps, il insiste avec un luxe de détails réalistes sur les aspects biologiques : les mains, les pieds, les cicatrices et jusqu’à l’estomac ! « Touchez-moi… Regardez… Donnez-moi à manger ! » Décidément, pour Luc, le Ressuscité d’aujourd’hui est bien le Crucifié d’avant-hier ! Le signe des clous permettra aux témoins d’annoncer que son humanité, corps et âme indissociablement liés, est habitée par une personne divine. Elle est désormais indestructible, à tout jamais. Ce signe annonce que, nous aussi, nous serons saisis et transformés, sans être détruits, dans la résurrection de tout notre être.
Car Dieu nous veut vivants et la réussite totale de son dessein créateur s’achève dans une résurrection de la chair pour chaque personne, pour chaque individu personnel. Le modeste récit de Luc nous montre bien que c’est le corps du Crucifié, encore labouré de cicatrices, qui est ressuscité, mais dans un mode d’existence qui nous dépasse… comme tout ce qui est divin, d’ailleurs !
Un indice de l’authenticité de ce récit est la surprise des apôtres que l’événement laisse stupéfaits et remplis de peurs. « Dans leur joie, ils n’osaient pas y croire », dit simplement l’Évangile. Cette crainte montre bien qu’ils n’ont pas inventé cette histoire ni échauffé leur imagination. Eh bien, que ce réalisme de la Résurrection de Jésus, qui annonce notre propre résurrection charnelle, nous aide à passer d’une foi du bout des lèvres à une foi dans nos comportements de vie quotidienne. C’est dans le concret de nos situations familiales, professionnelles et de responsabilités que doit s’incarner notre foi.
Nous pouvons tirer un autre enseignement de ce récit de saint Luc. Jésus ressuscité introduit longuement les apôtres à l’intelligence des Écritures. En ce temps de Pâques, demandons la grâce de recevoir le goût de la Parole de Dieu. L’Église nous en offre, en bonne mère de famille, des tranches chaque jour, et une part plus importante le dimanche. Sachons l’accueillir, dans le cœur, et nous en nourrir pour la vivre dans le quotidien.