Un vrai problème sur de plus en plus de vols : faut-il accepter de changer de place si votre voisin ne tolère pas votre présence pour des raisons religieuses ?
Outre-Atlantique, il semble qu’un nombre croissant de passagères soient contraintes de changer de place à bord du vol qu’elles empruntent du fait d’un nouveau phénomène, rapporte le « New York Times ». En cause, les règles strictes suivies par certains juifs ultra-orthodoxes qui leur interdisent de s’asseoir à côté d’une femme autre que leur propre épouse.
Une réaction sexiste
Francesca Hogi, une passagère de 40 ans, s’est confiée au New York Times. Alors qu’elle était installée sur son siège pour un vol reliant New York à Londres, un homme occupant la place voisine a exigé qu’elle se déplace. Irritée mais souhaitant en finir rapidement, elle a finalement accepté. Même incident pour Laura Heywood, une Américaine de 42 ans qui était en voyage avec son mari. Mais Mme Heywood, se sentant offensée, a tenu tête : « Je n’ai pas été grossière, mais j’ai estimé que c’était une réaction sexiste et j’ai donc été directe », témoigne-t-elle.
Polémique sur la Toile
Le phénomène a pris une ampleur telle qu’il s’est propagé sur la toile : de nombreuses pétitions sont apparues, ainsi que des vidéos, témoignages et débats. Un magazine en ligne juif s’est même emparé du sujet en produisant un court dessin animé humoristique présentant un gilet de sécurité censé protéger les hommes de la présence des femmes… parce que « oui, c’est casher ! », s’amuse la parodie de spot publicitaire.
Pour Rabbi Yéhouda Mirsky, professeur agrégé d’études judaïques à l’université Brandeis (Massachusetts, États Unis), ces incidents sont très fréquents dans les sociétés multiculturelles : « Le multiculturalisme crée un langage moral où un groupe communautaire peut dire : "Vous devez respecter mes valeurs". Interrogée sur le sujet par le New York Times, Anat Hoffman, directrice exécutive du Centre d’action religieux d’Israël, le confirme : « J’ai 100 histoires comme celles-ci ! ». Pour lutter contre ce phénomène, Mme Hoffman a décidé de lancer une campagne exhortant les femmes à ne plus abandonner ainsi leurs sièges.