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Kenya : le gouvernement s’attaque aux finances des extrémistes islamistes

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Arthur Herlin - publié le 12/04/15
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Une semaine après l’attentat de l’université de Garissa, une douzaine d’agences de transfert d’argent somaliennes ont été fermées, et 85 comptes ont été bloqués.

Mardi dernier, au moins 2 500 chrétiens et musulmans ont défilé ensemble contre le terrorisme djihadiste en hommage aux 148 victimes de l'attaque de Garissa. Cette manifestation a été organisée sur fond de tensions entre la population kenyane et la communauté somalienne très présente dans le pays.

Face au niveau d'insécurité accru depuis l'attentat de l'université de Garissa, le gouvernement kenyan a ordonné la fermeture d'une douzaine d'agences de transfert d'argent somaliennes. Le gouvernement a dans le même temps bloqué 85 comptes bancaires appartenant à des individus liés à des organisations suspectes. Le Kenya soupçonne des opérations de financement en faveur des extrémistes islamiques.
 

Un « fusible tribaliste »

Pour Aldo Pigoli, professeur d'histoire africaine à l'université de la Sainte-Croix (Italie), l'attentat a provoqué un risque de conflit ethnique dans le pays : « C'est évident qu'un tel événement ne fait qu'exacerber les tensions qui existent déjà depuis longtemps entre la communauté kenyane et la communauté somalienne. Il faut garder un œil sur les institutions et la population locale pour empêcher que des actes de discrimination extrêmes n'apparaissent. Il faut bien comprendre que ceux qui ont commis cet acte odieux ne sont qu'une composante infime du peuple somalien », rappelle-t-il.

Pour le père Paolo Latorre, présent au Kenya, les terroristes ont frappé la société kenyane dans son point faible : « Nous sommes dans un pays où existe un fusible tribaliste. La tendance à catégoriser et à généraliser est forte : si un Somalien a participé à l'attaque terroriste, il est maintenant facile pour quelqu'un de blâmer tous les Somaliens qui sont nombreux ici. Il y a un risque réel, qu'en plus des divisions ethniques, les Shebab aient créé des divisions religieuses ». 

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