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Irak : Tikrit reprise à l’État islamique, mais dans quel état

IRAQ-CONFLICT An Iraqi Shiite fighter from the Popular Mobilization units flashes the sign for victory in front of defaced Islamist graffiti in the northern city of Tikrit on April 9, 2015. Iraq's government forces retook the city from Islamic State (IS) group jihadists the previous week in Baghdad's biggest victory to date over militants who overran large parts of the country last June. AFP PHOTO / AHMAD AL-RUBAYE

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Sylvain Dorient - publié le 11/04/15
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L’organisation terroriste a perdu la ville de Tikrit, conquise par les miliciens chiites et l’armée irakienne régulière.
Malgré des explosions sporadiques dans les villages alentour, les combats sont bel et bien terminés. La ville irakienne, située à 150 km de Bagdad, est un symbole fort : fief de Saddam Hussein, lieu de naissance de Saladin, elle comptait 150 000 habitants avant la bataille. Ceux-ci, majoritairement sunnites, ont tous fui par crainte de représailles de la part des milices chiites.

L’Iran à la manoeuvre

L’envoyée spéciale d’Europe 1, Gwendoline Debono, décrit sur place une ville livrée aux milices chiites, soutenues par l’Iran. Les miliciens souhaitent manifestement faire porter la responsabilité des massacres de Daesh aux civils qui ont donc bien fait de quitter la ville. L’un d’entre eux assure à la journaliste : « On se vengera de tous les gens du coin qui ont soutenu l’État islamique, qui ont eu de la sympathie pour eux, qui sont complices de la mort de nos frères, nos sœurs, les enfants de notre pays ! ». Selon les témoignages récoltés, les miliciens auraient réalisé cette conquête par eux-mêmes, le soutien de la coalition ayant été inutile voire contre-productif : « La coalition et particulièrement les Américains nous ont ralentis. Ils ont essayé de s’en prendre à nous quand nous tentions de libérer Tikrit des mains de l’État islamique ! Nous n’avons pas besoin d’eux, c’est clair. Nous nous battons sans tanks, sans blindés, sans casques et sans gilets pare-balles. C’est nous contre eux, et nous nous en sortons très bien seuls, avec nos seuls uniformes ».

Où sont les miliciens et où est l’armée ?

Difficile de faire le distinguo, dans cette armée majoritairement chiite, les milices et les membres de l’armée régulière irakienne. Même s’ils se battent sous uniforme irakien, beaucoup d’entre eux sont des volontaires qui n’appartiennent pas à l’armée régulière. Signalons en particulier la présence, parmi l’État-Major de l’armée victorieuse, de Qasem Soleimani, un général iranien de renom, ancien chef d’une unité d’élite dans son pays et considéré comme responsable de nombreux attentats contre les troupes américaines en Irak (Aleteia).

Fuite et mines

Les combattants de l’organisation État islamique, dépassés en nombre et en matériel, ont fui ou se sont terrés dans la ville, actuellement passée au peigne fin par les miliciens. De 10 à 20 combattants, arabes ou européens, seraient ainsi débusqués chaque jour. Ils laissent derrière eux un réseau défensif dense de tranchées, monticules de terre et engins explosifs cachés dans les maisons. 

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