Une semaine après le terrible massacre contre les chrétiens perpétré dans l’université de Garissa, Marc Fromager, directeur de l’AED, apporte son éclairage sur la situation kenyane.Comment expliquer cet attentat dans un pays à 80% chrétien ?
Marc Fromager : Comme souvent, cette attaque résulte de la conjonction de plusieurs éléments, en l’occurrence ici de trois choses : un environnement géopolitique instable avec la proximité de cette zone de non-droit que constitue la Somalie ; une stratégie de chaos qui se fonde sur l’exacerbation des tensions religieuses ; un groupe radical prêt à commettre un carnage pour enflammer ce terrain explosif.
Qui sont les islamistes somaliens shebab ? Que revendiquent-ils ?
M.F. : Apparus à la faveur de la décomposition de la Somalie, les Shebab sont au départ des milices de type mafieux qui contrôlent une partie du territoire et les trafics en tous genres qui se multiplient naturellement dans des zones de non-droit gangrenées par la violence. Leur militance islamiste radicale s’est surajoutée sur cette base infectée.
À travers cette attaque, leur objectif est double : à court terme punir le Kenya qui intervient militairement en Somalie, mais à long terme s’approprier le Nord-Est du pays. Cette lutte autonomiste s’appuie sur un déroulé rationnel : répandre la terreur, instaurer le chaos, chasser les populations insoumises et finir par exercer le contrôle effectif de la zone. Lire la suite sur le site de l’AED