La plus petite armée du monde, et la plus ancienne, s’est vu confier par le Pape une mission spéciale hors des murs léonins.
Ceux qui annonçaient que, tôt ou tard, le pape François, en raison du style simple et sans faste de son pontificat, en finirait avec la Garde suisse pontificale, en seront pour leurs frais. La preuve : le Souverain Pontife vient de confier une nouvelle mission aux membres du service de sécurité papal hélvétique : l’accompagner lors de ses visites en Italie, comme ils l’ont déjà fait à Naples. Et il en sera de même lors de son prochain déplacement à Turin en juin, et en Amérique latine en juillet.
Le Pape a demandé au nouveau commandant, Chistoph Graf, que quelques-uns de ses hommes de confiance l’accompagnent en Italie, et pas seulement durant les voyages apostoliques à l’étranger comme par le passé. En effet, jusqu’ici seuls les hommes de la Gendarmerie vaticane, la force de police spéciale, assuraient la sécurité du Pape sur le sol italien, en collaboration avec la police du pays. Ainsi, à Ariccia, à 35 km de Rome, lors de la retraite spirituelle de François, les Gardes suisses ont rempli leur première mission habillés en civil. Puis, sept d’entre eux ont escorté le Pape à Naples. L’Évêque de Rome sera également accompagné par ses gardes lors des visites pastorales qu’il effectuera dans les différentes paroisses aux périphéries de la Ville Éternelle.
Une confiance renouvelée
La mobilité et la polyvalence de cette petite armée seront sans doute mises à l’épreuve lors des prochains voyages de François en Bosnie en juin, puis en Équateur, Bolivie et Paraguay en juillet, ainsi qu’à Washington et à Philadelphie en septembre. La Garde suisse pontificale est la plus petite armée d’élite du monde, avec 110 militaires au total… mais cinq siècles de service au Vatican. Le 7 mai 2014, les Gardes suisses ont vu leur effectif augmenter lorsque 30 nouvelles recrues ont prêté serment au cours d’une cérémonie spéciale dans la cour Saint-Damase (Cortile San Damaso) du Palais apostolique. Leur travail aussi s’est accru, François leur ayant confié la protection d’un autre palais du Vatican : la Maison Sainte-Marthe où il réside.
Selon des sources vaticanes, le pape François ne s’habituerait pas à ce que les jeunes militaires restent toute la journée debout, immobiles, devant sa porte. Un jour, à une heure très matinale,
à 4 h 30, il serait même venu apporter une chaise à celui qui était de garde. Parfois, rompant le protocole, lui offrirait même à l’un de ses gardes un croissant de son petit-déjeuner.
Adapté par Élisabeth de Lavigne