Le président ivoirien a nommé un archevêque catholique pour conduire les efforts de réconciliation d’après-guerre.
À quelques mois des élections, le président Ouattara emploie les grands moyens en nommant un homme d’Église à la tête du mouvement de réconciliation. Une mesure qui vise à faire taire les critiques qui secouaient la Commission dialogue, vérité et réconciliation (CDVR). Créée par le gouvernement, la CDVR avait la mauvaise réputation de dépenser des sommes extravagantes sans produire de résultats concrets. Dans une interview à RFI , le président du collectif des victimes en Côte d’Ivoire, Issiaka Diabi, a même jugé que « contrairement à ses fondamentaux, la CDVR a réussi à accentuer l’état traumatique des victimes de la guerre
civile ».
L’homme de la situation ?
Un défi de taille pour Mgr Paul Siméon Ahouana à qui l’on a demandé de terminer le travail amorcé par la CDVR. L’archevêque franciscain de la deuxième ville du pays, Bouaké, est connu pour avoir maintenu le dialogue avec les rebelles lorsqu’ils étaient rejetés par la majeure partie du clergé local. Une position qui pourrait permettre au prélat de mener à bien cette mission périlleuse. En effet, si la Côte d’Ivoire a connu une brève renaissance sous la conduite d’Alassane Ouattara, elle reste largement paralysée par les divisions politiques et ethniques.