Après des mois de relations nettement dégradées, le Premier ministre grec a rencontré la chancelière allemande pour évoquer les questions liées à la dette grecque.
Depuis quelques semaines les relations se sont tendues entre les deux chefs d’État. Le nouveau chef du gouvernement grec s’est montré très hostile aux politiques d’austérité soutenues par Angela Merkel. Malgré tout, l’enjeu pour Alexis Tsipras est de convaincre la chancelière allemande de soutenir financièrement son pays. Selon l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, Alexis Tsipras aurait proposé des mesures de réformes visant à satisfaire l’Allemagne. Et pour cause, 320 milliards d’euros, c’est le montant de la dette grecque, dont l’Allemagne reste le principal créancier. En prévision de cette visite, la chancelière allemande a dû elle aussi mettre de l’eau dans son vin. En fin de semaine dernière, elle a réaffirmé que la présence de la Grèce dans la zone euro était indispensable.
Relations tendues
Une volonté d’apaisement dont ne semblent pas se soucier les médias. La première chaîne télévisée allemande a lancé les hostilités le 15 mars dernier, en diffusant une vidéo du ministre grec des Finances, Yánis Varoufákis, en train de faire un doigt d’honneur à destination de l’Allemagne lors d’un discours datant de 2013… Des images qui ont particulièrement agacé une partie de la population allemande.
Une lettre d’Alexis Tsipras destinée à la chancelière allemande, publiée le 23 mars par le Financial Times, a contribué également à mettre le feu aux poudres. Dans ce courrier, le Premier ministre grec reconnaît ne pas être en mesure de « s’acquitter de toutes ses dettes » et que seul un soutien plus ferme de l’Allemagne en faveur d’une nouvelle aide financière de l’Union européenne pour son pays pourrait y remédier. Une déclaration ressentie comme un véritable chantage par les Allemands.
Le retour de la dette historique
Toujours source de tension, la question de la dette de l’Allemagne… vis-à-vis de la Grèce est revenue dans le débat ces dernières semaines. L’Allemagne devrait en effet toujours entre 80 et 160 milliards d’euros, en réparation des dommages causés par les troupes nazies sur l’infrastructure économique du pays pendant la Seconde Guerre mondiale. Asphyxiés par leur dette et pressés par Berlin, les Grecs sont de plus en plus nombreux à réclamer cette somme, à l’image du héros de la résistance Manolis Glezos. Récemment, un couple d’Allemands a fait parler de lui en Grèce en s’acquittant de leur part, soit 872 euros qu’ils ont versés à la mairie de Nauplie dans le Péloponnèse. De quoi calmer quelque peu les tensions, et peut-être amorcer un nouveau départ ?