Les noms et adresses de soldats américains supposés avoir participé à la guerre contre Daesh en Syrie, en Irak ou au Yémen, ont été piratés via les réseaux sociaux. Eux et leurs familles sont menacés.
Un pas de plus dans la guerre planétaire menée par le terrorisme islamique : « Selon le centre américain de surveillance des sites islamistes, le groupe qui se présente comme la "Division des hackers de l’État islamique" a mis en ligne les noms et adresses supposées de 100 membres de différents corps de l’armée américaine, ainsi que des photographies ». Ces soldats auraient participé à la guerre contre l’EI en Irak, en Syrie ou au Yémen (en réalité, certains d’entre eux n’auraient jamais été engagés sur ces terrains selon l’armée américaine).
Le message des terroristes du « Califat » est menaçant pour les soldats et leurs familles : « Grâce à l’énorme quantité de données que nous avons obtenues de différents serveurs et bases de données, nous avons décidé de communiquer 100 adresses afin que nos frères résidant en Amérique puissent s’occuper de vous. (…) Maintenant que nous vous avons facilité la tâche en vous donnant les adresses, tout ce que vous avez à faire est de franchir le dernier pas, alors qu’est-ce que vous attendez ? ».
Interrogé par l’AFP, le commandant des troupes de l’Otan en Europe a minimisé l’effet de la publication de cette liste en soulignant que c’était une tentative de diversion de la part d’un « califat mis sous pression » sur le champ de bataille. « Il s’agit juste d’un moyen sensationnaliste de plus. Nous avons vu ces derniers mois que, chaque fois qu’ils enregistrent une défaite sur le champ de bataille, ils sortent un gros truc pour faire sensation. (…) Ma question est : pourquoi devrions-nous nous attendre à moins, ou à quelque chose de différent ? » (Le Soir).
Cyberguerre
Il reste qu’Internet est devenu un théâtre de guerre de première importance. D’autres attaques du même genre ont été signalées dans les États du Montana, de New York, du Massachusetts et du Minnesota. « Ces derniers mois, plusieurs médias et institutions américaines ont été piratés par des hackers se réclamant de l’EI. En janvier, ils avaient ainsi brièvement pris le contrôle des comptes Twitter et YouTube du commandement militaire américain au Moyen-Orient (Centcom), une intrusion embarrassante pour l’armée américaine en pleine guerre contre l’EI en Syrie et Irak » (Nouvel Obs).
« Au début du mois, le FBI a lancé une enquête sur une série d’attaques contre des sites américains endommagés par l’apparition d’inscriptions et d’images à la gloire de l’EI. Les cibles de ces attaques, allant d’un site dédié aux courses automobiles dans l’Ohio à un centre de bienfaisance dans le Missouri et une église au Canada, ont été altérées par l’apparition d’images du drapeau noir du groupe islamiste radical. » (Huffington Post). « "La vigilance et la protection de la force restent une priorité pour les commandants et leurs personnels", déclare dans un communiqué le lieutenant-colonel John Waldwell, du corps des Marines. Il ajoute : "Il est recommandé aux Marines et membres de leurs familles de vérifier leurs profils en ligne afin de limiter l’accès aux informations personnelles" ». (Le Monde)
L’État islamique sur la défensive en Irak et en Syrie
Si Daesh lance une offensive sur le Net, il est sur la défensive sur le terrain : « "Il est clair que l’élan de l’EI à l’intérieur de l’Irak et de la Syrie s’est émoussé et qu’il est maintenant stoppé… Les djihadistes ne sont plus à l’offensive comme ils l’étaient il y a plusieurs mois", a affirmé John Brennan, le directeur de l’agence américaine lors de l’émission télévisée "Fox News Sunday". Outre les frappes aériennes de la coalition, l’armée irakienne, appuyée par des miliciens chiites, est aussi passée à l’offensive dans la région de Tikrit, au nord de Bagdad. Mais les récents attentats de Tunis, comme ceux qui ont frappé le Yémen, prouvent bien à quel point l’EI est toujours dangereux » (Europe 1).