L’Église s’apprête à publier un rapport sur les conflits au Brésil dont le premier enjeu est l’eau. Le constat est alarmant et ne présage rien de bon pour l’avenir du pays.
La Commission pastorale de la terre (CPT) a annoncé la publication imminente du rapport pour l’année 2014 consacré aux conflits liés à l’eau (principalement utilisés dans l’agriculture) au Brésil. Selon certaines données déjà divulguées, c’est l’année dernière que le plus grand nombre de conflits liés à l’eau a été observé. Rien qu’en 2014, 127 cas de conflits concernaient 42 815 familles. En comptant seulement les populations issues des zones rurales, on estime à plus de 42 000 les familles touchées ces 10 dernières années, des chiffres en constante augmentation. Enfin, depuis 2005, 322 508 familles ont été impliquées dans des conflits autour de l’eau.
Le Brésil, première victime
La zone du Parà, dans le Nord du Brésil, compte à elle seule 69 302 familles concernées par ce type de conflit. Ce qui fait de cette zone géographique, celle qui est la plus touchée dans le monde. Selon un document du Réseau ecclésial Pan-Amazonie (REPAM), cette dernière souffre de l’absence de « projets macro-économiques » : le gouvernement national ne présenterait pas de projet sérieux d’infrastructures pouvant améliorer la situation. Selon le CNRS,
« les perspectives en matière d’eau douce ne sont pas réjouissantes puisque, de l’avis général, sa raréfaction semble inéluctable ». Bien que les tensions risquent de s’intensifier à l’avenir, au Brésil comme dans le reste du monde, la gestion commune de l’eau peut être un facteur réel de pacification. L’exemple le plus probant reste celui de l’Inde et du Pakistan, en 1960, qui n’ont pas cessé leur coopération aux travaux d’aménagements sur le fleuve Indus, même au plus fort de la guerre qui les opposait.