Jusqu’au bout de la folie et de l’abjection : les islamistes se servent de fillettes comme kamikazes et tuent les femmes qu’ils ont épousées de force pour qu’elles restent « pures ».
Passant plus facilement les contrôles et, pour les plus âgées, entièrement voilées, elles sont les nouvelles armes de Boko Haram : « Le 22 février 2015, une fillette de 7 ans se faisait exploser sur un marché de Potiskum, dans le Nord-Est du Nigeria. Un mois auparavant, c’est une fillette de 10 ans portant une bombe qui tuait 19 personnes à Maiduguri » (TV5monde).
Certaines de ces fillettes auraient été « données » par leurs familles, acquises à la secte islamiste ou contraintes par la pauvreté de céder un de leurs enfants, d’autres recrutées dans les écoles coraniques qui leur ont inculqué l’idée qu’en se faisant exploser elles iraient au paradis. D’autres encore font partie des malheureuses qui ont été enlevées et mariées de force à des djihadistes, comme les 300 lycéennes enlevées à Chibok en avril 2014 et dont l’armée nigériane avoue avoir perdu la trace (Afrik.com)… Selon un rapport publié en octobre 2014 par l’ONG Human Rights Watch (HWR), plus de 500 femmes et jeunes filles du Nord du Nigeria ont été kidnappées par Boko Haram.
Massacrées pour qu’elles « restent pures »
Quant aux « épouses » devenues encombrantes lorsque les combats tournent au désavantage des islamistes, ceux-ci les exécutent pour qu’elles ne tombent pas entre les mains d’« infidèles » : tel a été le sort de dizaines de femmes massacrées par leur « époux » avant la reprise par les forces gouvernementales de la ville de Bama, dans le Nord-Est du Nigeria (Le Soir). Il fallait qu’elles « restent pures jusqu’à ce qu’ils se retrouvent au ciel » (L’Express). L’organisation terroriste avait forcé des dizaines de femmes de Bama à épouser des combattants après avoir conquis la ville en septembre 2014. Selon des témoins, le massacre de ces malheureuses aurait commencé une dizaine de jours avant la reprise de la ville.
Cette tragédie risque de se reproduire au fil des attaques et contre-attaques qui se multiplient entre les belligérants. En effet, l’armée nigériane continue de montrer son incapacité à tenir les villes libérées, comme cela vient de se produire à Gamboru, toujours dans le Nord-Est du Nigéria : Boko Haram a réoccupé la ville sitôt celle-ci évacuée par l’armée tchadienne qui l’avait libérée le mois dernier (Le Monde). Et cette reconquête s’est opérée sans coup férir : « Depuis que le corps expéditionnaire tchadien est rentré en territoire camerounais à la demande du Nigeria le 12 mars dernier, chacun s’attendait à ce que Boko Haram revienne à Gambaru. En effet, l’armée nigériane n’a pas réinvesti cette ville, la laissant à la merci des jihadistes » (RFI). Ceux-ci y auraient déjà assassiné 11 personnes entre mercredi et jeudi…