Pour le collectif parrainé par Philippe Pozzo di Borgo, le Sénat doit maintenant sécuriser la loi fin de vie.
À la sortie des tribunes de l’Assemblée nationale, le mouvement ‘Soulager mais pas tuer’ a annoncé les étapes suivantes de sa mobilisation visant à sécuriser la loi fin de vie contre toute ambiguïté.
Clarifier la pratique de la sédation
D’abord, clarifier et encadrer la pratique de la sédation, afin que soit explicitement exclue toute sédation euthanasique. Les membres et sympathisants de ‘Soulager mais pas tuer’ interviendront ces prochaines semaines, auprès des sénateurs pour leur expliciter l’ambiguïté du texte voté par l’Assemblée nationale : notamment les notions de court terme, de prolongation inutile et de maintien artificiel de la vie. Ils demanderont à la Haute assemblée des ajustements et garanties pour que cette loi ne soit pas utilisée pour pratiquer des euthanasies masquées conduisant à l’exclusion de certains patients, parmi les plus fragiles et dépendants. Cette clarification devrait préciser les conditions de la sédation pour qu’elle ne soit pas banalisée et demeure un traitement de dernier recours en cas de douleurs réfractaires. Le maintien de la relation doit toujours être privilégié.
Une clause de conscience pour les soignants
Soulager mais pas tuer soutient également un Appel de soignants pour une clause de conscience leur permettant de ne pas être contraints à effectuer des sédations euthanasiques. Conçu par anticipation au cas où le texte de loi ne serait pas clarifié, cet appel sera lancé dans les tout prochains jours sous l’égide de l’association Convergences soignants-soignés ; il aura le soutien de Soulager mais pas tuer. Il demande que tout soignant (médecin et infirmiers notamment) soit en droit de refuser toute pratique de sédation qui viserait, notamment par son association à l’absence d’hydratation, à provoquer le décès d’un patient.
Développer les soins palliatifs
Le mouvement propose également la création d’un Comité de vigilance pour le développement des soins palliatifs, qui doivent être protégés de toute dérive euthanasique. Ce Comité de vigilance fait suite aux promesses réitérées mais non tenues du gouvernement en faveur des soins palliatifs. Ces derniers doivent être développés et rendus accessibles dans toutes les régions. Il n’est pas admissible que des paroles sans effet puissent servir d’alibi à une loi inutile et dangereuse, alors que, depuis 2012, le développement des soins palliatifs est en panne. Il n’est pas non plus admissible que l’euthanasie masquée soit pratiquée sous couvert des soins palliatifs.
Soulager mais pas tuer appellera le moment venu à un rassemblement national dont les modalités seront précisées lorsque la date d’arrivée de la proposition de loi au Sénat sera connue.