Selon l’ambassadeur du Vatican auprès de l’ONU, les atrocités commises par le prétendu État islamique justifient une intervention internationale, sous l’égide de l’ONU.« Nous devons stopper cette sorte de génocide », a déclaré Mgr Silvano Tomasi, observateur permanent du Saint-Siège à l’ONU (Genève), au site catholique américain Crux (RFI). Cette déclaration tranche à première vue avec les prises de position habituelles du Saint-Siège contre la guerre (on se souvient notamment de celles de Jean-Paul II, très hostile aux deux guerres du Golfe, ou encore des objections du Vatican à une intervention américaine et française en Syrie, fin 2013).
« Sinon, nous nous lamenterons »
En réalité, nous sommes dans le cadre traditionnel de la guerre juste : pour Mgr Tomasi, s’il s’agit toujours de privilégier un règlement politique sans violence, il n’en faut pas moins « stopper » les exactions commises en Syrie et en Irak par le prétendu État islamique. « Sinon, nous nous lamenterons plus tard en nous demandant pourquoi nous n’avons rien fait, pourquoi nous avons permis qu’une tragédie aussi terrible se produise » (Le Point). Déjà, le 10 août dernier, dans une interview à Radio Vatican, Mgr Tomasi avait estimé que « peut-être l’action miliaire est nécessaire en ce moment », tout en soulignant l’urgence « de faire en sorte que tous ceux qui fournissent des armes et de l’argent aux fondamentalistes, les pays qui tacitement les appuient, soient dévoilés au grand jour et arrêtent de les soutenir ainsi, parce qu’au bout du compte cela ne fait du bien ni aux chrétiens ni aux musulmans ».
« Brutalité intolérable »
Cette interview précédait de quelques jours la déclaration faite le 19 août par le pape François assurant qu’il fallait stopper « la brutalité intolérable » que le groupe islamiste Daesh infligeait aux chrétiens d’Orient et aux autres minorités en Irak et en Syrie : le Souverain Pontife avait appelé de ses vœux une action de la communauté internationale pour « stopper une agression injuste » dans cette « Troisième Guerre mondiale » (Aleteia). Mais, comme vient de le rappeler son représentant à l’ONU, cette action doit être placée sous l’égide des Nations unies.
En Irak, les forces gouvernementales poursuivent leur lente progression dans Tikrit pour en déloger les djihadistes de l’État islamique qui y ont multiplié les pièges explosifs et les snipers. L’un des chefs de l’offensive, le général Abdelwahab al-Saadi, a réclamé le soutien aérien de la coalition, jugeant que l’armée de l’air irakienne remplissait mal cette mission.
En Syrie, la guerre civile est entrée dimanche dans sa cinquième année. Dernier bilan : plus de 215 000 morts, plus de 10 millions de Syriens réfugiés et un effondrement total de l’économie (La Presse). La vie quotidienne des habitants de Rakka sous le joug de l’État islamique a été filmée clandestinement par une Syrienne qui a trouvé refuge en Europe. Une vidéo diffusée par TF1.