Dans la chronique désormais quotidienne du terrorisme islamique, ces instantanés sur des djihadistes ressortissant d’un pays européen en disent long sur l’ampleur du fléau.
Deux djihadistes « prêts à frapper sur le territoire national » ont été arrêtés par la police espagnole dans l’enclave de Ceuta, territoire espagnol au nord du Maroc. Ce coup de filet fait suite à l’arrestation le 24 janvier de « quatre autres personnes de la même cellule djihadiste » selon le ministère espagnol de l’Intérieur. Il s’agissait de deux paires de frères, de nationalité espagnole et d’origine marocaine, chez lesquels on a notamment retrouvé un pistolet automatique et des uniformes militaires, et qui auraient « l’entraînement, la formation et la prédisposition nécessaires pour exécuter des attentats terroristes dans notre pays » (Sud-Ouest). Ces arrestations ont été précédées du démantèlement ces derniers mois de plusieurs réseaux de recrutement du pseudo État islamique (EI) dans les enclaves espagnoles au Maroc de Melilla et de Ceuta.
Il n’avait que 13 ans
En France, on apprend la mort au combat sur le sol syrien d’un djihadiste originaire de Strasbourg. Signe particulier : celui qui se faisait appeler Abu Bakr al-Faransi n’avait que 13 ans ! L’annonce de sa mort a été faite sur son compte Twitter par David Thomson, journaliste à Radio France Internationale (RFI) et France 24, spécialiste des Français partis faire le djihad et auteur du livre Français djihadistes paru en mars 2014 aux éditons des Arènes. Deux des frères de l’adolescent l’auraient précédé dans la mort (L’Alsace).
À Nice, une mère crie son désespoir : « On m’a pris mon fils. Le djihad me l’a pris ». Un an déjà que Frédéric, 19 ans, est là-bas. Où précisément ? Elle ne le sait pas, bien qu’elle ait pu maintenir le contact, par Internet. Frédéric – mais il ne veut plus qu’on l’appelle ainsi, il est devenu « Abou Issa » – a quitté l’appartement familial niçois deux jours après son anniversaire et avoir fêté Noël en famille, sans crier gare : « Il avait dit qu’il dormait chez un ami ». « On est détruits », dit sa mère, elle-même « catholique non pratiquante » (Nouvel Obs).
« Pardon pour les problèmes et les soucis »
Un autre djihadiste européen présent en Syrie vient de présenter ses excuses à sa famille : c’est le britannique « Jihadi John » (John le djihadiste), le tristement célèbre bourreau de l’État islamique ! Réfugié koweitien au Royaume-Uni avec sa famille depuis 1996, il y a reçu une parfaite éducation anglaise (Aleteia). « Selon le Sunday Times, Mohammed Emwazi aurait présenté ses excuses à sa famille, non pas pour avoir rejoint l’État islamique et participé à des actes de barbarie, mais pour les "problèmes et les soucis" que son identification a causé » (Atlantico).