Il y a un an, commençait la plus grande énigme de l’histoire de l’aviation : la disparition, dans la nuit du 7 au 8 mars 2014, d’un Boeing 777 de la Malaysia Airlines avec 239 personnes à bord.
Un an déjà, et toujours rien. Ni les débris de l’appareil, ni a fortiori les boîtes noires n’ont été retrouvés. Sa trajectoire elle-même reste inconnue. Le crash semble une quasi-certitude, en tout cas une vérité « officielle » – mais qu’aucune preuve ne vient étayer – depuis la déclaration d’accident de la Malaysia Airlines le 29 janvier dernier. Elle ouvrait la voie à l’indemnisation des passagers.
Néanmoins, les recherches se poursuivent : « … des navires explorent encore les fonds sous-marins en quête de l’épave, à l’aide de sonars sophistiqués, selon l’AFP, sur quelque 60 000 kilomètres carrés, dans la partie la plus septentrionale de l’océan Indien. Cette nouvelle phase de recherche, dirigée par l’Australie, doit s’achever en mai » (Les Échos).
De nombreux scénarios
On ne compte plus les scénarios échafaudés pour expliquer cette disparition ! Mais les plus sérieux évoquent un coup de folie ou une volonté suicidaire du pilote ou du copilote, un détournement qui aurait mal tourné, ou un accident mécanique fatal, telle la chute brutale du taux d’oxygène faisant perdre connaissance à l’équipage comme aux passagers. Le MH370, à court de carburant, se serait alors abîmé en mer après plusieurs heures de vol en pilote automatique.
Il semble établi qu’il y a eu initialement une intervention humaine dans le cockpit pour débrancher les transpondeurs et soustraire ainsi l’appareil aux radars civils. Mais non aux radars militaires qui auraient suivi l’appareil pendant plusieurs heures après qu’il avait été perdu par les contrôleurs aériens. Alors que sa dernière position connue était à mi-chemin entre les côtes de Malaisie et du Vietnam, il aurait fait demi-tour vers l’Ouest, en direction de l’océan Indien (Aleteia). Mais c’est vaste, l’océan Indien ! Rien ne garantit que la zone qui est toujours fouillée, au large des côtes occidentales de l’Australie, soit la bonne…
Parmi ceux qui ne se résignent pas, le Français Ghislain Wattrelos qui a perdu sa femme et deux de ses enfants. Invité RTL du week-end, il n’imagine pas qu’un avion moderne puisse ainsi se volatiliser sans le moindre indice. Pour lui, certains savent et se taisent. Il estime « qu’il y a vraiment eu un détournement de l’avion par des pirates qui étaient à bord. Je ne crois pas une seconde que l’avion soit là où on le cherche. Je pense qu’il est ailleurs. Si c’était le cas, on aurait trouvé des débris. Pour rappel, lors de la disparition du vol Paris-Rio,
3 000 débris vont être retrouvés. De même pour le vol AirAsia, même s’il y avait une tempête. S’il n’y a pas de débris, c’est que l’avion n’est pas là ».
Les failles de la sécurité aériennes
Pour Malaysia Airlines, 2014 fut une année noire : le 17 juillet, quatre mois après la disparition du vol MH370, un autre de ses appareils était abattu par un missile alors qu’il survolait l’Ukraine. Ce crash du vol MH17 a fait 298 victimes (Aleteia). Aujourd’hui, la compagnie se bat pour sa survie (Le Figaro).
Ces deux catastrophes, ainsi que celles de l’Airbus d’Air Asia (Aleteia) et du vol Swiftair/Air Algérie (Aleteia), survenues depuis, mettent en lumière des failles évidentes de la sécurité aérienne. Notamment :
1°) La difficulté de localiser la disparition d’un appareil alors que certains équipements permettraient de suivre l’avion en temps réel tout au long de son vol : c’était une recommandation de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) après le crash du Rio-Paris d’Air France (Aleteia). Mais pour des raisons de coût, nombre de compagnies continuent de s’en dispenser.
2°) Le risque que prennent certaines compagnies ou leurs pilotes en n’évitant pas des zones d’orage (avion Swiftair/Air Algérie et Air Asia – lequel, en outre, avait emprunté un couloir aérien interdit !) ou des zones de guerre (MH17).
3°) La désinvolture avec laquelle des avions de ligne continuent de transporter dans leurs soutes des produits dangereux et prohibés ! Après avoir nié que l’avion transportait quoi que ce soit de dangereux, le PDG de Malaysia Airlines a reconnu la présence à bord de l’appareil de batteries lithium-ion considérées comme des produits dangereux par l’Organisation internationale de l’aviation civile. Ces batteries ont déjà provoqué des incendies dans des avions et ont même causé des crashs (Aleteia).
Écouter sur RCF l’interview d’Anne-Sophie Gillet, belle-sœur et tante des trois victimes françaises, et présidente du comité de soutien MH370 France.