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L’État islamique détruit même les ruines antiques

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Philippe Oswald - publié le 06/03/15
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Après le musée de Mossoul, les vestiges de la cité historique de Nimrod, plus que millénaires ! C’est à toute l’humanité que Daesh a déclaré la guerre.
Quelques jours après avoir détruit des sculptures préislamiques du musée de Mossoul (Aleteia), le prétendu État islamique aurait commencé à détruire avec des bulldozers les ruines de la cité historique de Nimrod, qui remontent au 13e siècle avant J.-C. L’information émane du ministère du tourisme irakien (BFM TV).

Nimrod, cité assyrienne

L’antique cité assyrienne de Nimrod (Kalakh dans l’Ancien Testament) est située sur les rives du Tigre, à une trentaine de kilomètres de Mossoul, l’antique Ninive devenue la deuxième ville de l’Irak, dans un secteur investi par l’EI depuis le mois de juin. « Le site était considéré par de nombreux experts comme l’ensemble de palais néo-assyriens les mieux conservés sur les bords du Tigre » (Les Échos).

Sous prétexte qu’ils favoriseraient « l’idolâtrie » d’autres trésors historiques sont menacés, notamment les ruines de Hatra (110 km au sud-ouest de Mossoul), inscrites au patrimoine mondial de l’Unesco. Les combats font rage plus au sud, autour de Tikrit, où les forces gouvernementales ont lancé une grande offensive contre Daesh (Aleteia). « L’ONU a annoncé qu’environ 28 000 personnes avaient fui en quelques jours la région de Tikrit » (20 minutes).

Trop d’émotion pour des pierres ?

Certains se sont étonnés de l’émotion provoquée par ces destructions, qu’ils jugent démesurée par rapport à celle que devrait susciter le sort infligé aux populations. Cette polémique a-t-elle lieu d’être ? Même à travers des pierres,  c’est toujours l’humanité qui est agressée : « Je suis horrifié. Ce n’est pas un massacre, ni une décapitation ou une crucifixion. Mais c’est une violence qui blesse de manière très particulière, qui s’attaque à notre nature profonde », explique le philosophe et spécialiste des religions Gérard Leclerc, éditorialiste à France catholique et à Radio Notre-Dame, dans un entretien au Figaro : «… Il y a une volonté d’éradication du passé comme si les islamistes voulaient refaire l’humanité à neuf. À travers l’application rigoureuse de la charia, ils cherchent à créer une société nouvelle et un homme nouveau. On peut faire l’analogie avec la révolution culturelle chinoise et la volonté des gardes rouges d’éradiquer tout héritage culturel et artistique, de faire table rase du passé ».

Les islamistes comme les chrétiens ?

Répondant à l’objection que des chrétiens aussi furent des éradicateurs et des iconoclastes, Gérard Leclerc renvoie aux travaux de l’historien Henri-Irénée Marrou pour bien distinguer ces dérives (condamnées par l’Église) du « lien intime » entre le christianisme et le classicisme qui a permis aux premiers chrétiens de s’inscrire en héritiers de la culture gréco-latine. « D’où une alliance féconde avec le meilleur de la culture humaine » Fondamentalement, le christianisme se refuse à faire table rase du passé.

Légende photo : les vestiges de Nimrod (photo prise avant les destructions).

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