Sur le terrain, en Syrie et en Irak, ce sont les peshmergas qui s’avèrent les plus redoutables adversaires de Daesh.
Sa retraite de Carême n’empêche pas le pape François de penser aux chrétiens d’Irak et de Syrie. Après la prière de l’Angélus place Saint-Pierre, ce dimanche midi, le Pape a assuré être proche et prier sans relâche « pour que soit mis fin à l’intolérable brutalité dont ils sont victimes » (Vatican.va).
De nouveaux revers pour l’État islamique
Sur le terrain, un espoir naît de la contre-offensive des Kurdes, redoutables combattants. Certes, les chrétiens ont quelques raisons de s’en défier aujourd’hui comme par le passé (Aleteia). Mais le fait est qu’en Syrie, les peshmergas (combattants kurdes) viennent d’infliger de nouveaux revers aux djihadistes du pseudo État islamique en s’emparant vendredi dernier de Tall Hamis qui était depuis un an « une de leurs places fortes dans la province de Hassaké, dans le Nord-Est du pays » ainsi que « d’une centaine de villages et hameaux de la région » (France 24). Cette information donnée par l’Union démocratique kurde (PYD), principal parti kurde de Syrie, a été confirmée par l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
Sept jours de combats ont été nécessaires pour cette reconquête d’une bande de territoire reliant Tall Hamis à la frontière avec l’Irak à laquelle ont contribué les bombardements de la coalition menée par les États-Unis. Au moins 175 djihadistes ont été tués, tandis que les Kurdes perdaient 30 combattants, dont un Australien, premier mort occidental au sein des unités kurdes en Syrie.
Cette large offensive a été décidée à la suite des enlèvements de 220 ou 350 (selon les sources) chrétiens assyriens dans la province de Hassaké qui ont aussi provoqué l’exode de près de 5 000 personnes. « La communauté assyrienne est l’une des plus anciennes converties au christianisme. On en compte environ 30 000 en Syrie. Ils représentent 1,2% du million de chrétiens syriens et vivent en majorité dans le Nord-Est du pays » (La Dépêche du Midi).
Reprendre Mossoul
Côté irakien, les Kurdes ont l’ambition de reconquérir Mossoul, aux mains de l’État islamique depuis neuf mois. Cela suppose l’aide active des Américains et l’engagement d’une armée irakienne revigorée. « Reprendre Mossoul reviendrait à infliger un coup très dur à l’État islamique. C’est de là que les djihadistes tirent une bonne partie de leurs revenus, en rackettant les commerçants. "Surtout, si Mossoul tombe, cela gênera considérablement leur connexion avec la Syrie", anticipe un officier peshmerga. Le début de la fin pour Daesh ? » (Le JDD).
L’offensive pourrait avoir lieu au moins d’avril avec 25 000 hommes – cinq brigades irakiennes et trois de peshmergas. La bataille s’annonce meurtrière, les djihadistes s’étant retranchés dans la ville avec un armement abondant (chars, véhicules blindés, roquettes) abandonné dans sa fuite par l’armée irakienne. Reste que Mossoul est une ville sunnite et irakienne : même s’ils sont excédés ou terrorisés par Daesh, ses habitants n’ont aucune envie de tomber sous domination kurde, ni chiite. Il faudra donc que ce soit majoritairement des combattants non seulement sunnites mais irakiens qui la libèrent.