L’ONU exige la libération « immédiate et sans condition » des centaines de villageois assyriens enlevés par les djihadistes du pseudo État islamique dans le nord-est de la Syrie.
Ils seraient désormais plus de 350 villageois chrétiens (selon le dernier bilan transmis à l’AED par l’Archimandrite Youkhana,
cf. Aleteia) aux mains des djihadistes. « En grande majorité des femmes, des enfants et des personnes âgées », précise le directeur du Réseau assyrien des droits de l’homme basé en Suède. Selon lui, « l’EI perd du terrain, et les djihadistes ont pris ces otages pour en faire des boucliers humains ». Il pense que l’EI tentera d’échanger ses otages contre des prisonniers djihadistes aux mains des Kurdes.
L’EI sur la défensive
Ces enlèvements massifs interviennent dans le contexte d’une offensive lancée dimanche contre l’EI par les miliciens kurdes des Unités de protection du peuple (YPG) avec le soutien de peshmergas irakiens et l’appui aérien de la coalition (sans la France qui n’intervient pas en Syrie).
Ces nouveaux rapts commis ces trois derniers jours dans une dizaine de villages chrétiens de la province de Hassaké, frontalière de la Turquie et de l’Irak, ont provoqué la fuite d’un millier de familles d’Assyriens, soit environ 5 000 personnes, qui ont trouvé refuge dans les villes d’Hassaké et Qamichli défendues par les forces kurdes et gouvernementales. Selon l’OSDH, « des négociations ont lieu par l’entremise de médiateurs de tribus arabes et une figure de la communauté assyrienne afin d’obtenir la libération des otages » (La Dépêche).
Des enlèvements d’une ampleur sans précédent
Le Conseil de sécurité de l’ONU a condamné « fermement » ces enlèvements de chrétiens, les premiers de cette ampleur en Syrie : « De tels crimes montrent une nouvelle fois la brutalité de l’EI qui est responsable de milliers de crimes et violations contre les gens de toutes les religions, ethnies et nationalités ». Le Conseil a réclamé
« la libération immédiate et sans condition » de tous ceux qui ont été enlevés par l’EI mais aussi par d’autres groupes comme le Front al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaïda.
« Quelque 30 000 Assyriens, une communauté parmi les plus anciennes converties au christianisme, vivaient en Syrie avant le début du conflit le 15 mars 2011, la majorité à Hassaké » (Le JDD). L’aviation américaine a intensifié ses raids aériens dans ce secteur du nord-est de la Syrie (région de Tel Tamr) après l’enlèvement des Assyriens (Challenges).