L’archimandrite Emanuel Youkhana, leader des chrétiens assyriens, a confié à l’Aide à l’Église en détresse (AED) plus de détails sur l’avancée de Daesh et la situation des chrétiens.
Une centaine de chrétiens assyriens du Nord-Est de la Syrie sont actuellement détenus par le groupe État islamique, qui a pris d’assaut plusieurs villages assyriens le 23 février au matin, provoquant l’exode de centaines de personnes vers Hasseke.
L’EI a attaqué les villages du Nord-Est de la Syrie, dans la région de Khabour, du gouvernorat de Hassake. L’archimandrite Emanuel Youkhana, leader des chrétiens assyriens et responsable du CAPNI (Christian Aid Program Northern Iraq) confiait ce matin à l’AED plus de détails sur l’avancée de Daesh et la situation des chrétiens sur place : « J’ai pu parler par téléphone à l’un des contacts de CAPNI à Hasseke qui préfère rester anonyme. Les combats ont commencé lundi très tôt le matin à 4 h du matin (heure syrienne) quand Daesh a ouvert un front de combat de 40 km de Tel Shamiram à Tel Hormizd (voir carte). Daesh a profité de l’engagement militaire du PYD (Parti démocratique de l’union kurde) sur d’autres fronts pour avancer. Particulièrement à la frontière irako-syrienne. C’est pourquoi il y a eu moins de résistance pour combattre les djihadistes ».
La situation des chrétiens est extrêmement difficile : « Le nombre de ces familles n’est pas définitif mais plus de 600 ont réussi à fuir. La majorité a trouvé refuge à Hasseke où les gens sont hébergés dans l’église. Mgr Mar Aprem Athniel, que j’ai eu au téléphone, témoigne que l’église et la salle communautaire sont remplies de tous ces réfugiés ». D’autres sont à Qamishly. Malheureusement, explique l’archimandrite Youkhana, « plusieurs personnes ne sont pas parvenues à s’enfuir et ont été capturées par Daesh, selon notre source : 50 à Tel shamiran, 26 à Tel Gouran, 28 à Tell Jeziea et 14 jeunes (12 garçons et deux filles) qui défendaient Tel Hormiz. Daesh les a rassemblés puis a mis à part les femmes et les enfants ». L’archimandrite rajoute : « Connaissant les habitudes barbares et brutales de Daesh avec ses prisonniers, l’avenir de ces personnes est pour nous une grande source de préoccupation. Milad, un jeune homme de 17 ans, a été martyrisé ». Lire la suite sur le site de l’AED