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Nigeria. Boko Haram perd une ville stratégique

A screengrab taken on November 9, 2014 from a new Boko Haram video released by the Nigerian Islamist extremist group Boko Haram and obtained by AFP shows Boko Haram fighters parading on a tank in an unidentified town. The leader of the Nigerian Islamist extremist group Boko Haram, Abubakar Shekau, dismissed again government claims about ceasefire talks and threatened to kill the man who has presented himself as Boko Haram’s negotiator. AFP PHOTO / HO / BOKO HARAM
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Philippe Oswald - publié le 22/02/15
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L’armée nigériane vient de remporter une victoire importante contre le groupe terroriste islamique Boko Haram en reprenant Baga, sur les rives du lac Tchad.
C’est une ville stratégique et c’est une ville martyre : à Baga, dans l’État de Borno (nord-est), sur les rives du lac Tchad, les terroristes de Boko Haram s’étaient livrés à un massacre après avoir investi la ville et une douzaine de villages avoisinants, le 3 janvier. Cette attaque avait été jugée par Amnesty International comme « la plus grande et la plus destructrice jamais perpétrée par Boko Haram » : des centaines de civils massacrés, des centaines de femmes et d’enfants enlevés, les maisons dévastées. Selon le porte-parole du ministère nigérian de la Défense, les islamistes auraient été délogés de Baga hier, samedi 21 février, par l’armée nigériane, après une bataille féroce commencée la veille. « Cette annonce (…), intervient moins d’une semaine après l’annonce par le Nigeria de la reprise de Monguno (60 km de Baga), ville-garnison qui était contrôlée depuis le 25 janvier par Boko Haram » (Le Parisien).

Une force africaine multinationale

Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, vient d’effectuer une tournée de deux jours au Cameroun, au Tchad et au Niger – voisins francophones du Nigeria avec lequel ils se partagent le lac Tchad – pour leur exprimer « la solidarité » de Paris dans cette guerre contre le groupe islamiste. Le Nigeria, le Bénin, le Cameroun, le Tchad et le Niger avaient en effet annoncé le 7 février qu’ils allaient mobiliser 8 700 hommes dans une force multinationale de lutte contre Boko Haram (Aleteia).

« Secte à sa création en 2002, Boko Haram s’est transformé en 2009 en groupe islamiste armé après l’exécution de son chef par les forces nigérianes. Depuis, il multiplie violences et exactions dans le Nord-Est du Nigeria et a étendu ses opérations au Cameroun, au Tchad et au Niger » (Le Monde). On estime que cette guerre a déjà fait 13 000 morts et 1,5 million de déplacés.

Un tournant dans la guerre contre les groupes islamistes

Ces premiers revers importants de Boko Haram ne marquent peut-être pas encore le commencement de la fin, mais la fin du commencement, pour reprendre la célèbre expression de Churchill après la bataille d’Angleterre. On assiste en tout cas à une semblable réaction des états menacés par les islamistes au Moyen-Orient et en Afrique : coalition africaine, soutenue par les puissances occidentales et par l’ONU, contre Boko Haram, mais aussi mobilisation contre Daesh de la plupart des États arabes militairement épaulés par une demi-douzaine de nations occidentales.

Parmi ces pays musulmans, même ceux qui avaient été complices des djihadistes au nom de la solidarité sunnite trouvent que Daesh a poussé le bouchon trop loin avec sa prétention d’instaurer un « califat » mondial à partir de la Syrie et de l’Irak. De plus, « en gagnant le Maghreb, ces fous de Dieu franchissent la ligne jaune et obligeront l’Algérie, le Maroc puis l’ensemble de l’Europe à réagir fermement », pronostique Le Point. Mais les derniers épisodes du chaos libyen (Aleteia) montrent l’étendue du chemin qui reste à parcourir avant qu’on assiste à une riposte internationale efficace. 

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