Après le Japon, la Jordanie : la liste des pays vent debout contre « Daech » après la mort horrible infligée à leurs ressortissants par les islamistes, s’allonge chaque jour. Une stratégie suicidaire.
Le pseudo État islamique s’enfonce dans l’horreur : après les décapitations/égorgements de deux otages japonais, c’est un jeune pilote jordanien qui a été brûlé vif ! L’exécution du malheureux placé dans une cage a été comme d’habitude filmée, provoquant naturellement dégoût et haine dans le monde entier. Le Japon, fraîchement meurtri par le double meurtre de deux journalistes, a aussitôt fait part de son soutien et de sa solidarité avec la Jordanie.
En Jordanie comme au Japon, on ne pardonne pas
Pour ces deux pays, pas question de pardonner : la Jordanie a répondu au meurtre de son pilote par l’exécution des deux djihadistes dont l’EI réclamait la libération : deux Irakiens, une femme condamnée à mort en septembre 2006 pour sa participation à des attentats qui avaient fait 60 morts, en 2005, à Amman, la capitale jordanienne, et un responsable d’Al-Qaïda (Le Parisien). « L’EI avait proposé d’échanger cette femme djihadiste contre le deuxième otage japonais, le journaliste Kenji Goto, mais a finalement annoncé en fin de semaine dernière l’avoir décapité, un acte qui a aussi horrifié le monde, tout comme l’exécution d’un autre Japonais, Haruna Yukawa, une semaine plus tôt » (20 minutes). Les deux condamnés à mort ont été pendus à l’aube de ce 4 février.
Avant les deux Japonais et le pilote jordanien, l’EI avait revendiqué depuis la mi-août l’exécution de cinq otages occidentaux, tous enlevés en Syrie : les deux journalistes américains, James Foley et Steven Sotloff, ainsi qu’un troisième Américain, l’humanitaire Peter Kassig, et deux humanitaires britanniques, David Haines et Alan Henning.
Le traitement infligé à ces huit otages marque davantage la communauté internationale que les milliers de victimes syriennes ou irakiennes de « Daech » : leur sort a tenu leurs pays et la communauté internationale en haleine, on connaît leurs noms, leurs visages, leurs proches ont témoigné… Or les exécutions (pour s’en tenir à elles) perpétrées par l’autoproclamé État islamique depuis l’annonce de son « califat » le 28 juin se monteraient à 2 000 selon L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) (Aleteia).
Un défi lancé au monde entier
Le Premier ministre japonais a qualifié l’exécution du pilote jordanien d’« ignoble et impardonnable » et les 15 pays membres du Conseil de sécurité des Nations Unies ont condamné un « acte haineux et lâche ». Après avoir une nouvelle fois stigmatisé « la barbarie » des djihadistes, le président américain a reçu le roi Abdallah II de Jordanie à la Maison-Blanche : « Le président et le roi Abdallah ont réaffirmé que l’abominable meurtre de ce courageux Jordanien ne servira qu’à renforcer la détermination de la communauté internationale à détruire l’EI », a résumé le porte-parole à l’issue de la rencontre. « La France et la Jordanie continueront d’agir ensemble contre les terroristes et pour la paix au Moyen-Orient », a déclaré pour sa part François Hollande. « L‘État islamique a par ailleurs proféré de nouvelles menaces contre la France en affirmant avoir des milliers de partisans dans ce pays prêts à mener des attaques, dans une nouvelle vidéo diffusée mardi sur des forums islamistes » (Le Figaro).
Cette escalade dans l’horreur de l’État islamique dans un défi lancé au monde entier n’est pas sans rappeler celle des nazis décrétant la « guerre totale » alors que l’étau se resserrait contre eux.