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Irak : l’État islamique contre-attaque à Kirkouk

Smoke billows from the Khubbaz oil field, some 25 km west of the northern Iraqi city of Kirkuk, on February 2, 2015, a fews days after Peshmerga forces and police retook the area from Islamic State (IS) group. Peshmerga forces and Iraqi police retook the Khubbaz oil field and eight villages on January 31, and also freed 24 workers who had been taken captive. AFP PHOTO / MARWAN IBRAHIM

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Sylvain Dorient - publié le 03/02/15
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L’EI, sous pression, mène une série de combats éclair, progressant en Irak comme en Syrie et continuant sa politique de terreur. La guerre sera longue…
Ceux qui avaient déjà enterré le soi-disant État islamique (Daesh en arabe) à la suite de son échec à Kobané et des contre-attaques en Irak en seront hélas pour leurs frais. Plusieurs attaques surprises menées en moins d’une semaine lui ont permis de conquérir un nouveau gisement de pétrole et de regagner du terrain. L’assassinat filmé du journaliste japonais Kenji Goto résonne comme un nouveau défi lancé à l’Occident.

Objectif pétrole

Le prix du baril n’a pas découragé les djihadistes qui se sont emparés de nouveaux puits de pétrole, leur principale source de financement. Ils ont en effet conquis une installation pétrolière proche de Kirkouk. Cette exploitation d’une capacité de 15 000 barils/jour représenterait une valeur de 720 000 dollars au prix actuel du baril. Mais l’autoproclamé État islamique vendant son brut moitié moins cher que les cours du marché, il faudrait réduire cette recette de moitié. Rapportée à l’année, cette prise représenterait tout de même une augmentation de 10% de ses recettes pétrolières annuelles, soit… un milliard de dollars.

Les Kurdes dans le collimateur

Cette victoire vient contrecarrer la progression kurde en cours dans le secteur de Kirkouk. Encore euphoriques après la victoire de Kobané, les Kurdes ont eu la mauvaise surprise d’un raid dans les faubourgs de Kirkouk, tuant le général de brigade Shirko Fatih. Les Nations Unies ont décidé de retirer leur personnel de la ville, les relocalisant à Erbil dans le Kurdistan irakien. Durant l’attaque,
107 combattants de l’organisation État islamique auraient été tués.

Plus qu’un gain territorial, l’attaque visait à instaurer la terreur chez ses adversaires, démontrant que Daesh peut frapper où et quand bon lui semble. Des rassemblements de troupes sont observés par les Kurdes, qui font craindre de nouveaux assauts contre leurs positions.

Je suis Kenji Goto

Dans cette même logique de terreur, l’assassinat samedi 31 janvier du journaliste japonais Kenji Goto a été filmé et diffusé sur Internet. Une page Facebook – intitulée : « I am Kenji », en référence au « Je suis Charlie » français – a été créé par un collègue et devrait atteindre les 50 000 likes d’ici quelques heures… C’était un reporter de renom dans son pays, connu pour se rendre dans les zones de conflits les plus dures.

Ce grand professionnel avait une approche de son métier qui collait au terrain se souvient Heny Tricks, journaliste à The Economist : « Au lieu de se concentrer sur qui gagne et qui perd, il raconte l’histoire des gens ordinaires, qui sont contraints d’endurer les conflits et les horreurs. C’est leur courage qui l’inspirait, disait-il. Quand on lui demandait comment il rejoignait les lieux dangereux d’où ils faisaient ses reportages, il répondait qu’il suivait les pas des gens normaux qui continuaient de vivre malgré tout. Ils lui montraient le chemin ».


 

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