Malgré l’opposition française, une résolution visant à « combattre l’intolérance et la discrimination en Europe, notamment contre les chrétiens », a été votée jeudi 29 janvier. Décryptage pour Liberté Politique de Christophe Foltzenlogel (ECLJ).
D’un esprit pluraliste et tolérant, le texte adopté par 67 voix contre 2 vise principalement à rappeler que, si les minorités religieuses en Europe sont victimes de discriminations et de l’intolérance, les chrétiens sont eux aussi victimes d’attaques et de haine, sans être pour autant aussi bien protégés.
L’objet de ce texte était donc de rappeler l’égalité des droits de toutes les confessions. Les chrétiens subissent deux principales injustices selon le rapporteur du texte, Valeriu Ghiletchi (moldave, Parti populaire européen, PPE). Des actes de vandalisme, dont ils sont les premières victimes : cimetières dégradés, églises vandalisées, prêtres agressés et foi moquée. De nombreuses atteintes physiques et matérielles sont aussi recensées dans l’exposé des motifs.
Brimades et contraintes
Le texte dénonce les restrictions abusives imposées à la liberté de conscience et d’expression des chrétiens : des évêques sont jugés pour des homélies défavorables au mariage entre personnes de même sexe (Belgique, Irlande et Espagne), des infirmières sont obligées de pratiquer des avortements contre leur conscience (Norvège), des conférences et séminaires sont interdits (Autriche, Royaume-Uni), des officiers de l’état civil sont contraints de marier des couples de même sexe (Royaume-Uni, Pays-Bas), ou encore des parents allemands sont condamnés à des amendes et même à des peines de prison pour avoir retiré leurs enfants de cours d’éducation sexuelle.
Le rapporteur cite de nombreux cas, affaires et témoignages à travers l’Europe de ces atteintes répétées à la liberté de conscience et de religion. Un consensus s’est très largement dégagé à l’APCE sur ce constat objectif. Le rapport a été qualifié « d’équilibré » par le socialiste M. Gunnarsson et de « travail magnifique » par la députée espagnole du PPE, Mme Quintanilla.
Les amendements, adoptés en séance, rappellent le droit pour les communautés religieuses d’être reconnues légalement et de publier des ouvrages spirituels. La Turquie est particulièrement visée par ces amendements, car elle ne reconnaît toujours pas l’existence de l’Église catholique et d’autres confessions chrétiennes, en particulier les syriaques et les églises protestantes, ce qui constitue de véritables obstacles à la liberté religieuse. Lire la suite sur Liberté Politique