Outre sa défaite symbolique à Kobané, l’EI est contraint de céder du terrain face aux forces kurdes et irakiennes. Le temps des conquêtes serait-il fini ?
La région de Diyala, en Irak, a été reconquise sur l’EI (ou Daesh en arabe). Le général Abdelamir Al-Zaïdi des forces armées irakiennes régulières annonçait lundi 26 janvier que « les forces irakiennes ont le contrôle total de toutes les villes, districts et cantons de la province de Diyala ». Certains combats se poursuivent toutefois dans les zones montagneuses isolées. Le général fait état d’un bilan de 58 membres des forces progouvernementales tuées contre « plus de 50 djihadistes ».
Cette région était considérée comme aux mains de l’organisation État islamique depuis les conquêtes fulgurantes de l’été 2014. Proche de Bagdad, elle menaçait la capitale irakienne qui aurait pu elle aussi tomber aux mains des djihadistes.
Au Nord, outre Kobané, les Kurdes grignotent des territoires, et auraient même bombardé la ville de Mossoul d’une vingtaine de roquettes. Ce bombardement intervient dans le cadre d’une offensive terrestre lancée au Nord Ouest de la ville qui était devenue la capitale de Daesh en Irak. À Kobané comme dans le reste de l’Irak, ceux qui affrontent l’organisation terroriste constatent que de plus en plus de combattants mineurs leurs sont opposés : peut-être signe d’un problème de recrutement.
Bientôt le retour des chrétiens ?
Sur le chemin des victoires des peshmergas, plusieurs villages chrétiens abandonnés ont été repris. Notamment au mois de septembre Hassan al-Sham, Syudan, Bahra et Jisr al-Khadhr, situés dans la plaine de Ninive, entre Erbil et Mossoul. Mais les exilés se montrent réticents à rentrer chez eux. Leur foyer est encore proche des zones de combat, et beaucoup ne croient de toute façon plus en un retour dans leurs foyers. Les chrétiens irakiens craignent pour leur avenir. En 2003, avant l’intervention américaine, ils étaient encore un million, mais depuis leur nombre a dramatiquement chuté pour atteindre les 400 000 en 2013 juste avant la poussée de l’autproclamé État islamique. Quand bien même l’EI serait chassé, ils craignent que les conflits qui agitent leur pays ne soient pas finis et que, quel que soit le vainqueur, ils se retrouvent perdants.
L’État islamique n’est pas mort
Mais il serait évidemment prématuré de parler de la fin de l’EI. De nombreux cadres ont été ciblés et tués par les frappes aériennes de la coalition, et il cesse de gagner du terrain. Le Pentagone rappelle que Daesh n’a perdu que 1% de son territoire de 55 000 km² malgré près de 2 000 frappes aériennes et la mort de « 6 000 combattants » de l’organisation terroriste sous les bombes, selon les militaires américains.