C’est par un communiqué que cette annonce a été faite, au lendemain des exactions ayant entraîné la destruction de 45 églises à travers le pays.
C’est la conséquence directe des émeutes, des meurtres et des saccages de la semaine passée. C’est aussi la conséquence directe de la parution de la dernière couverture de Charlie Hebdo. Une couverture qui ne pouvait que faire le tour du monde en quelques heures au lendemain du massacre de la rédaction, et à l’heure d’Internet. L’archevêque de Niamey avait confié être sous le choc après ces exactions. Le Vatican s’était dit préoccupé par la situation dans le pays. « Des brutalités ont été commises contre des chrétiens, des enfants, des églises », a dit François, invoquant « le don de réconciliation et de paix afin que le sentiment religieux ne devienne jamais occasion de violence, de vexation et de destruction » et souhaitant le rétablissement le plus rapidement possible « d’un climat de respect réciproque et de cohabitation pacifique pour le bien de tous ».
Par un communiqué, l’Eglise catholique au Niger vient d’annoncer la suspension de toute son activité dans le pays : « Suite au saccage et pillage des églises et infrastructures de notre institution, ainsi que la profanation de nos lieux de culte, spécialement dans les régions de Zinder, Maradi et Niamey, et au regard de la situation d’insécurité dans notre pays, nous Évêques du Niger, portons à la connaissance de tous ceux qui travaillent dans les institutions de l’Eglise catholique, que toutes les activités (écoles, centre de santé, œuvres caritatives et de développement…) sont suspendues jusqu’à nouvel ordre. Cette mesure nous permettra de prier et de lire dans la sérénité, les événements douloureux que nous venons de subir. Nous remercions très cordialement ceux qui nous ont exprimé leur solidarité en ces moments difficiles. Nous prions les uns pour les autres pour que la paix advienne dans tous les cœurs ». Mgr Laurent Lompo, Mgr Ambroise Ouédraogo et Mgr Michel Cartatéguy ont co-signé ce communiqué.