Mgr Oliver Dashe Doeme, évêque de Maiduguri (nord-est du Nigéria) demande une intervention occidentale d’urgence.
Décrivant la manière dont Boko Haram recrute désormais de façon stratégique au Niger, au Tchad, au Cameroun et en Libye, Mgr Oliver Dashe Doeme affirme que seule une intervention militaire occidentale peut-être une option viable pour lutter contre les militants de Boko Haram, désormais alliés à l’État islamique. Pour l’évêque, dont le diocèse est au cœur du territoire du groupe terroriste islamiste, « l’Occident devrait faire intervenir des forces de sécurité terrestre pour contenir et repousser Boko Haram. Une campagne militaire concertée, menée par l’Occident, est nécessaire. »
Selon Mgr Dashe Doeme, l’attaque de Baga a révélé l’inaptitude de l’armée nigériane, ajoutant que des officiers supérieurs incompétents devraient être licenciés « pour que ça serve de leçon aux autres ». Et de rajouter : « Parmi les soldats, il y a des sympathisants de Boko Haram – certains d’entre eux étaient même des membres de Boko Haram, et beaucoup d’entre eux se sont simplement enfuis ». L’évêque a également appelé à l’arrestation des soutiens clandestins étrangers du groupe terroriste islamiste, précisant :
« Le gouvernement [nigérian] sait qui parraine Boko Haram ».
1 000 personnes tuées, 50 églises détruites, plus de la moitié des fidèles réfugiés
En cinq ans, la menace exercée par Boko Haram a décimé son diocèse, causant la destruction de plus de 50 églises et chapelles et l’abandon de plus de 200 églises. Selon l’évêque, un millier de ses fidèles a été tué, dont bon nombre par les islamistes. « [Les extrémistes] pointent un pistolet ou un couteau sur eux, en leur disant que s’ils ne se convertissent pas, ils sont tués. Et certains d’entre eux ont été tués pour avoir refusé de se convertir », témoigne le prélat. Depuis 2009, près de 70 000 des 125 000 catholiques de son diocèse de Maiduguri ont fui leurs maisons, soit plus de la moitié.
Appel à la prière mariale
« La menace à laquelle nous devons faire face est signe d’un avenir très sombre pour l’Église. Beaucoup de nos membres sont dispersés et d’autres ont été tués. Dans certaines régions, il n’y a plus aucun
chrétien. » « Mais l’Église appartient au Christ. L’Église restera forte, ajoute-t-il. D’ailleurs, beaucoup de nos fidèles sont rentrés après la reprise de leur terre par les soldats nigérians. »
Mgr Dashe Doeme a appelé à la prière pour vaincre la menace de Boko Haram. « La chose la plus importante est de prier pour notre peuple ; je sais que les gens prient pour nous et je leur suis très reconnaissant. Je veux que les gens prient le Je vous salue Marie – notre mère Marie défend notre cause. Nous avons une grande dévotion envers la Sainte Vierge ».