Au-delà de cette tragédie, sur Liberté Politique, Charles-Éric de Saint Germain appelle à se demander ce qui peut pousser à commettre des actes aussi barbares.
J’ai tendance à penser que le recours à la violence commise (et j’aurais aimé que tous ceux qui ont « suivi Charlie » manifestent également une solidarité semblable à l’égard des chrétiens massacrés dans les pays d’Orient par des fondamentalistes musulmans) est la réponse (inacceptable) à une violence subie, elle est une contre-violence, certes irrationnelle et inqualifiable, mais qui doit, si nous voulons éviter l’escalade de la violence dans la société, nous amener à réfléchir sur ce qui a pu générer une telle réaction à l’égard des journalistes de Charlie Hebdo.
Tout d’abord, je tiens à rendre hommage à leur courage : ils se savaient menacés, ils ont continué à faire usage de leur liberté de pensée et d’expression, au risque du martyre. Leur mémoire doit être honorée à ce titre. Mais une chose est de louer leur courage, autre chose de justifier leurs écrits : personnellement, j’ai toujours trouvé leurs caricatures de la religion grossières, et elles ne m’ont jamais fait rire.
Elles participent surtout de cette inculture religieuse galopante qu’elles contribuent à entretenir auprès des lecteurs de Charlie Hebdo, et si l’on manque un peu d’humour pour prendre suffisamment de distance, certains croyants peuvent même se sentir profondément blessés par ce qu’ils vivent comme une véritable « agression » (ce qui est le cas pour certains musulmans qui n’admettent pas que l’on touche au « prophète », mais les chrétiens n’étaient pas en reste dans cette revue, qui ne cessait de s’en prendre, souvent plus bêtement que méchamment d’ailleurs, aux principaux dogmes de la religion chrétienne).
L’obscurantisme antireligieux
La question est de savoir comment gérer cette « violence » que génère la société actuelle vis-à-vis des religions quand on ne reconnaît plus (ce qui est malheureusement le cas aujourd’hui) l’apport fondamental des religions à la culture, et que l’obscurantisme antireligieux (bien qu’il prenne des formes fort heureusement plus douces), n’a finalement rien à envier à l’obscurantisme religieux, que sa propre ignorance du « fait religieux » ne fait en réalité qu’exacerber.
Certains objecteront, certes, que la religion semble avoir partie liée avec la violence, prenant appui sur certains versets isolés des textes sacrés. Et il est vrai qu’ils n’ont pas totalement tort, car la dimension sacrificielle est bien au cœur de toute religion. Lire la suite sur Liberté Politique.com