À chaque jour son drame, alors que le lien est avéré entre l’assassinat d’une jeune policière et le carnage de Charlie Hebdo.
C’est une ambiance de guerre civile qui plane sur Paris. Une ambiance, il faut bien le dire, d’état de guerre et d’état d’urgence : rues calmes, commerces vides malgré les soldes, regards inquiets et policiers arborant gilets pare-balles et armes lourdes devant les rédactions des grands médias… Les tueurs de Charlie Hebdo voulaient semer le trouble et la peur dans les âmes. C’est chose faite. Si l’on ne peut pas encore parler de réseau terroriste quant aux différents drames qui touchent Paris ces dernières heures, en revanche, le lien est fait : tant les frères Kouachi, assiégés par les forces de l’ordre à Dammartin-en-Goële, qu’Amedy Coulibaly, le tueur de Montrouge désormais identifié, ont un passé commun au sein des réseau des Buttes Chaumont, ex-filière dijhadiste vers la Syrie et l’Irak.
Nouvelle attaque terrorriste
Ce vendredi, ce sont cinq personnes qui sont prises en otages, apparemment par Amedy Coulibaly, dans un supermarché casher situé Porte de Vincennes, à Saint-Mandé, à l’est de Paris. Le commerce étant situé en bordure du périphérique, c’est tout le trafic parisien qui s’est retrouvé bloqué alors que les forces de police prenaient position et que le Raid arrivait sur place. Le preneur d’otages serait seul, la police cerne le bâtiment, et aucun assaut n’a été donné. Aucune victime n’était confirmée à 16 heures, heure de Paris.
Un avis de recherche
Un appel à témoins avait justement été diffusé ce vendredi par la préfecture de police de Paris afin de localiser Amedy Coulibaly et Hayat Boumedienne, tous deux recherchés dans le cadre de l’enquête sur la fusillade de jeudi à Montrouge. Un numéro vert a été communiqué : 0 805 02 17 17. « Ces personnes, susceptibles d’être armées et dangereuses, font l’objet de mandats de recherche du parquet de Paris dans le cadre de l’enquête diligentée suite à l’homicide volontaire en relation avec une entreprise terroriste commis le 8 janvier 2015 avenue Pierre-Brossolette à Montrouge (Hauts-de-Seine). »
Amedy Coulibaly, âgé de 33 ans connaît au moins un des deux tueurs présumés de Charlie Hebdo, Chérif Kouachi, selon une source citée par l’AFP. Ils avaient rendu ensemble visite en 2010 dans le Cantal à Djamel Beghal, figure de l’islamisme radical français, condamné pour terrorisme et prosélyte reconnu de la mouvance radicale takfir, considérée comme une secte au sein de la communauté salafiste, selon la sous-direction antiterroriste. Par ailleurs, toujours selon l’AFP, Amedy Coulibaly a déjà été condamné à cinq ans de prison en décembre 2013 pour le projet d’évasion de l’islamiste Smaïn Aït-Belkacem, ancien membre du Groupe islamique armé algérien (GIA), condamné en 2002 à la réclusion criminelle à perpétuité pour l’attentat à la station RER Musée d’Orsay en octobre 1995 à Paris, qui avait fait 30 blessés. Hayat Boumeddiene, 26 ans, serait la compagne d’Amedy Coulibaly.