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L’attentat de Charlie Hebdo : un acte de guerre

FRANCE-CRIME-MEDIA-SHOOTING Firefighters carry an injured man on a stretcher in front of the offices of the French satirical newspaper Charlie Hebdo in Paris on January 7, 2015, after armed gunmen stormed the offices leaving at least one dead according to a police source and "six seriously injured" police officers according to City Hall. AFP PHOTO / PHILIPPE DUPEYRAT

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Philippe Oswald - publié le 08/01/15
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Avec ce massacre sans équivalent sur son sol depuis vingt ans, la France découvre qu’elle est en guerre. Celle-ci est pourtant déclarée depuis longtemps.
Les terroristes qui ont mitraillé la rédaction du journal satirique Charlie Hebdo ont sans doute réussi leur coup en « professionnels » pour provoquer l’effroi, mais ils ont aussi suscité un rare moment d’unité nationale, fait d’émotion collective et de détermination. Cet attentat est perçu pour ce qu’il est, un acte de guerre. Guerre à la France, à la République, à la liberté d’opinion, à la démocratie, à la civilisation.

La France, au nombre des cibles prioritaires 

Cette guerre paraît en surprendre beaucoup. Elle a pourtant été déclarée depuis longtemps à l’ensemble des États démocratiques – et même à certains qui le sont moins ou pas du tout, tels la Syrie et, dernièrement, le Pakistan où le terrorisme islamique s’exerce de toutes les façons, contre le pouvoir et en son sein.

Quant à la France, elle a été explicitement désignée par l’autoproclamé État islamique, alias Daech, comme une cible privilégiée contre laquelle tout était permis, en représailles à ses interventions contre les islamistes au Mali (Al-Qaeda au Maghreb islamique) , au Nigeria (Boko Haram), et contre le prétendu État islamique en Irak et en Syrie. Fin novembre, une série de vidéos montraient de jeunes Français djihadistes en Syrie qui exhortaient leurs compatriotes à les rejoindre ou, à défaut, à « tuer des mécréants » en France, de toutes les manières possibles. Appels suivis quelques semaines plus tard par l’attentat contre le commissariat de Joué-lès-Tours et peut-être par les voitures folles lancées contre la foule à Dijon et à Nantes. Et aujourd’hui, par ce bain de sang à Paris qui renoue avec les attentats de grande ampleur d’il y a 20 ans (huit morts entre juillet et octobre 1995).

Refuser l’amalgame n’interdit pas la réflexion

Les musulmans de France sont des victimes collatérales de ces attentats. Ils redoutent, bien sûr, que l’on pratique l’amalgame entre eux et les terroristes, entre l’islamisme et la religion musulmane. En multipliant les actes les plus odieux, ici comme en Syrie ou en Irak, les terroristes cherchent évidemment à creuser un fossé entre la minorité musulmane et le reste de la population française. Du coup, la consigne revient en boucle, lancinante, depuis le carnage commis ce matin à Charlie Hebdo : pas d’amalgame ! Mais le soin avec lequel on doit éviter ce piège pour préserver «  la fraternité fragilisée », comme nous y invite l’épiscopat (ici), ne doit pas nous interdire la réflexion.

Ce n’est tout de même pas un hasard si c’est au nom de l’islam que sont perpétrés tant d’attentats dans le monde, mais aussi que sont prononcés des jugements iniques (Asia Bibi !) et perpétrées des exécutions barbares dans des pays supposés incarner la « pureté » islamique, du Pakistan à la Syrie, du Nigéria à l’Arabie saoudite. Pas un hasard non plus si les femmes et les minorités religieuses paient au prix fort le totalitarisme islamique partout où il est dominant.

Avec la grande majorité des musulmans pacifiques et lucides qui, tel Dalil Boubakeur dans une remarquable interview à Famille Chrétienne, déplorent «  ce mal de l’islamisme qui ronge la France », il faut oser poursuivre la réflexion sur l’islam, sa nature, et la crise qu’il traverse.

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