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Migrants syriens : exploités puis très mal accueillis

Some 500 Syrian would be immigrants arrive aboard the Ezadeen ship at Corigliano harbour on January 2, 2015. Italian coastguards have narrowly prevented two disasters this week off the country's southern coast involving so-called "ghost ships", which seem to have originated in Turkey. The EU vowed to fight people smugglers' new tactic of abandoning "ghost ships" full of migrants off European coasts. AFP PHOTO/ALFONSO DI VINCENZO


 

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Philippe Oswald - publié le 05/01/15
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La tragédie des réfugiés de Syrie ne s’arrête pas avec leur périlleux exode. L’Europe et notamment la France ne les reçoivent pas à bras ouverts !Ils ont payé entre 4 000 et 8 000 dollars pour être livrés à eux-mêmes en pleine mer, dans un navire à la dérive ou aux commandes bloquées. C’est le prix à payer pour ne pas couler corps et biens comme au moins 22 000 clandestins de divers pays du Moyen-Orient ou d’Afrique depuis 15 ans, dont plus de 3 000 en 2014 (La Nouvelle République).

Avec la nouvelle « technique » des « cargos fantômes » (Aleteia), le risque de naufrage est moins élevé qu’avec une coque de noix, canot pneumatique ou rafiot de pêche, car en Méditerranée, un navire de ce gabarit ne peut guère passer inaperçu. Surtout si les convoyeurs, avant de disparaître, confient un téléphone satellitaire à l’un des passagers pour lancer un SOS. Il est d’ailleurs probable que certains de ces négriers contemporains qui étaient restés masqués tant qu’ils pilotaient le navire, n’hésitent pas ensuite à rester à bord en se fondant dans la masse des réfugiés. C’est ce qui ressort de l’enquête menée par la police italienne auprès des passagers de l’Ezadeen. Après deux autres cargos qui avaient appareillé en Turquie, l’Ezadeen, jusqu’alors dévolu au transport du bétail, était le troisième navire abordant les côtes italiennes depuis le 20 décembre : une nouvelle stratégie des passeurs qui ne laisse pas d’inquiéter les autorités italiennes.

L’Italie submergée, la France fermée

Avec deux milliers de migrants débarqués sur ses côtes en moins de quinze jours à bord de ces trois navires, l’Italie est confrontée à « un phénomène inquiétant en augmentation continue », disent ses douaniers. Au total, elle aura hébergé plus de 160 000 réfugiés en 2014 soit plus de 400 personnes par jour, dont plus de la moitié est syrienne ou érythréenne. Qu’en faire ensuite, sinon les laisser filer dans les autres pays d’Europe ? Certains se retrouveront quelques semaines plus tard coincés à Calais où campent quelque 2 300 clandestins, principalement soudanais, érythréens et syriens. Une situation intenable, qui engendre tensions et affrontements, comme cela s’est produit le 31 décembre entre Africains et Afghans. Et pourtant la France est loin de se montrer accueillante, notamment aux réfugiés syriens : « Alors que plus de 2,3 millions de réfugiés ont fui la Syrie, la France a décidé d’en accueillir 500. Quelle meilleure démonstration d’absence de solidarité ? », s’indigne Amnesty International. Ceux qui cherchent un emploi dans l’Hexagone, tel à Paris, Bilal,  un Syrien qui était comptable à Alep, témoigne d’une galère sans fin pour lui et sa famille (France Info).

L’Europe ne peut plus fermer les yeux

À l’échelle de l’Union européenne, la situation « ne peut plus être ignoré par les gouvernements européens », a déclaré Vincent Cochetel, directeur du bureau européen de l’UNHCR, l’agence des Nations Unies pour les réfugiés. « La lutte contre les trafiquants utilisant de “nouveaux moyens” pour entrer dans l’UE sera l’une des “priorités” de l’Union européenne en 2015, a assuré vendredi un porte-parole » (Nouvel Obs).

L’Europe est d’autant plus au pied du mur qu’un pays comme le Liban, totalement submergé par les réfugiés qu’il a généreusement accueillis (ce pays grand comme un département français compte la plus forte concentration de réfugiés syriens au monde par habitant), vient d’imposer pour la première fois un visa d’entrée sur son territoire aux ressortissants syriens (France 24). « Les annonces des gouvernements européens pour accueillir quelques centaines de réfugiés sont parfaitement dérisoires », dénonce Mgr Pascal Gollnisch, directeur général de l’Œuvre d’Orient.

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