Alors que quatre grandes parties de l’Airbus ont été repérées en mer, on apprend que l’avion d’Air Asia n’avait pas l’autorisation d’emprunter le couloir aérien qu’il a suivi dimanche dernier.
Le crash du vol QZ8501 de la compagnie Air Asia ne s’inscrira pas dans la série des énigmes des disparitions d’avions. Au septième jour des recherches menées par l’Indonésie, qui ont mobilisé 29 bateaux et 17 avions avec le concours de plusieurs pays dont la France, les secours indonésiens ont annoncé samedi 3 janvier avoir localisé quatre gros morceaux de l’épave de l’appareil, gisant par 30 mètres de fond en mer de Java, sous une traînée de carburant. Le peu de profondeur et le regroupement des débris permettent d’augurer que l’on retrouvera sans tarder les « boîtes noires » enregistrant les dernières minutes du vol. Une trentaine de corps ont déjà été repêchés. À bord de l’Airbus se trouvaient 155 Indonésiens, trois Coréens du Sud, un Malaisien, un Singapourien, un Britannique et un Français, Rémi Plésel, le copilote.
« Les enquêteurs français du Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA) pour la sécurité de l’aviation civile, qui participent depuis vendredi aux recherches, vont se concentrer sur les enregistreurs de vol. Leur objectif va être de capter à l’aide d’hydrophones les signaux acoustiques émis par ces balises » (Le Parisien).
L’avion n’avait pas le droit d’emprunter ce couloir aérien
Mais indépendamment des causes directes du crash, l’enquête a mis en lumière une anomalie de taille : « Un porte-parole du ministère indonésien des transports (…) a indiqué dans un communiqué qu’Air Asia n’avait pas l’autorisation d’emprunter le couloir Surabaya-Singapour le dimanche, et qu’elle n’avait pas demandé à changer son plan de vol » (Le Monde). « En effet, aux termes de sa licence, Indonesia Air Asia n’était autorisée à effectuer des vols dans ce couloir aérien que quatre jours en semaine mais pas le dimanche, lorsque l’accident s’est produit » (Le Nouvel Obs).
Le couloir de vol qu’a emprunté l’Airbus d’Air Asia le dimanche 28 décembre était très fréquenté. Quand les pilotes ont demandé à prendre de l’altitude pour éviter un orage, ils n’ont pas reçu le feu vert immédiat du contrôle aérien en raison du trafic trop important. Peu après, l’avion disparaissait des écrans radars. Il est donc permis de conjecturer que l’infraction est une cause indirecte du crash.
« La compagnie a enfreint le permis de vol donné, le créneau horaire donné, et c’est un problème », a dit le directeur général du transport aérien, Djoko Murjatmodjo, ajoutant que toutes les compagnies aériennes indonésiennes feraient l’objet d’un contrôle. « À partir de lundi, nous allons procéder à un audit ou à un examen de toutes les compagnies aériennes en Indonésie, afin de vérifier s’il y a des infractions liées aux couloirs de vol, horaires et plans de vol, y compris pour tous les vols d’Air Asia Indonesia », a-t-il fait savoir » (20 minutes).
L’Airbus A320-200 était exploité par Air Asia Indonesia, une filiale de la compagnie malaisienne Air Asia. Son crash est la troisième catastrophe ayant affecté des compagnies malaisiennes en 2014, après la disparition du vol MH370 et le crash du vol MH17 abattu par un missile au-dessus de l’Ukraine (Aleteia).