Si Mgr Lafont dit prendre cette nouvelle décision comme un « gag », Alain Tien-Liong demeure un bien étrange élu de la République…
Certaines personnes osent tout, et c’est même à cela qu’on les reconnaît, disait Michel Audiard. Mais quand la personne en question dirige un Conseil général, que faut-il en penser ? Aleteia vous en parlait il y a peu : après des mois d’errements et d’illégalités, le Conseil général de Guyane s’est vu condamné le
29 décembre à continuer à rétribuer les prêtres catholiques, en vertu de lois encore en vigueur en Guyane (lire notre article ici).
Une mise à la retraite d’office
Rebondissement dévoilé le 1er janvier par le site d’informations locales Guyaweb : le président du Conseil général de Guyane a cette fois pris un arrêté mettant à la retraite d’office au 1er janvier l’évêque de Cayenne, Mgr Emmanuel Lafont ! Si l’intéressé, âgé de 69 ans, a déclaré à l’AFP qu’il trouvait cette décision à la fois « plutôt cocasse » et « pas réglementaire », c’est en tout cas une nouvelle fois la preuve que, pour Alain Tien Liong, l’idéologie l’emporte sur le respect de la loi.
Mgr Lafont ne contestera pas en justice cet arrêté le mettant à la retraite d’office au 1er janvier, a expliqué son avocat. Il ne sera donc plus salarié de catégorie A du Conseil général, mais pourra bien sûr continuer évidemment à exercer ses fonctions d’évêque. « Cet arrêté est manifestement irrégulier car les membres du clergé ne sont pas considérés comme des fonctionnaires. Mais Mgr Laffont ne veut pas aller devant le tribunal pour son cas personnel. Il souhaite prendre de la hauteur, son esprit est à la conciliation. De l’autre côté en revanche, on a eu affaire à des gens qui n’ont jamais souhaité une solution à l’amiable », a déclaré à l’AFP Maître Jérôme Gay, avocat du clergé catholique.
« Je n’attends pas une modification de la loi parce que je pense que cela va prendre du temps et cela ne sera pas forcément bon, a également expliqué Mgr Lafont à Guyaneweb. J’espère une négociation, tranquillement, en prenant le temps, pour mettre fin à ce système. Après tout, on peut laisser tomber une loi en désuétude si l’on s’entend. Mais pas comme ça, par un oukase… »