Les policiers qui ont tué Bertrand Nzohabonayo au commissariat de Joué-lès-Tours étaient en état de légitime défense, a réaffirmé le procureur de la République de Tours lors d’une conférence de presse.
Voulant « couper court » aux rumeurs qui courent sur les circonstances de la mort de Bertrand Nzohabonayo au commissariat de Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire), le 20 décembre, Jean-Luc Beck, procureur de la République de Tours, a donné une conférence de presse ce 31 décembre. Il a souligné que l’agresseur ne faisait l’objet d’aucune procédure ou convocation au moment des faits, mais qu’il s’était rendu de lui-même au commissariat. Il a réaffirmé que les policiers qui ont tué Bertrand Nzohabonayo avaient agi en état de légitime défense alors, qu’après s’être fait violemment ouvrir la porte, il les agressait à l’aide d’un couteau. « "En l’état, les témoins policiers et le civil [présents lors des faits] disent la même chose, à savoir que l’agression [des policiers par Bertrand Nzohabonayo] a été immédiate », a déclaré Jean-Luc Beck, qui a en outre précisé que tous les faits s’étaient déroulés "à l’intérieur du sas" d’entrée du commissariat » (Francetvinfo).
« Extrêmement désagréable »
Le procureur a appelé tous les témoins éventuels à se manifester rapidement auprès des services de police. « Je suis prêt à enquêter sur tout élément qu’on voudrait porter à ma connaissance et qui irait à l’encontre de ce que je vous ai dit jusqu’à présent », a-t-il souligné. « Je mettrai tout en œuvre pour que cette enquête soit le plus rigoureusement et sereinement possible menée. Il est extrêmement désagréable d’avoir des témoignages directs non fondés qui circulent alors qu’il s’agit d’une affaire grave », a-t-il ajouté. « Interrogé sur le fait que Bertrand Nzohabonayo ait crié ou non "Allahou Akhbar" lors des faits, le procureur a répondu qu’il ne pouvait "ni affirmer, ni démentir" sur ce point précis, en dehors de son ressort. Il n’est en charge que de l’enquête sur les circonstances de la mort, alors que le parquet antiterroriste de Paris enquête sur son éventuel caractère terroriste » (Le Parisien).
Converti à l’islam depuis quatre ans sous le nom de Bilal, Bertrand Nzohabonayo, n’était pas fiché pour des activités terroristes. Il était en revanche connu pour des actes de délinquance (trafic de stupéfiants, extorsion, vol à l’étalage et recel) tandis que l’un de ses frères était fiché pour avoir basculé dans l’islam radical au point d’avoir envisagé d’aller faire le « djihad » en Syrie. (Aleteia)
« Les rumeurs les plus folles »
« Depuis quelques jours, les rumeurs les plus folles se sont répandues sur le net, affirmant que les événements de Joué-lès-Tours résultaient d’une bavure policière, voire d’un complot d’État », indique Le Figaro. Dans son reportage sur les obsèques de Bertrand « Bilal », le 29 décembre, Le Monde écrit : « … Rares sont les fidèles [musulmans] à croire que Bilal s’est lancé dans une "attaque terroriste" contre le commissariat, comme le veut "la version officielle". (…) Il n’est guère plus aisé de trouver un habitant qui accorde du crédit au récit des forces de l’ordre. Chaque jeune, ici, a une expérience personnelle de violence policière à conter. Et alimente à son tour la rumeur de Joué-lès-Tours ».