Il peut être dur tout autant qu’il sait être doux. Dans son discours de vœux, le Pape a souligné qu’une curie qui ne s’autocritique pas est un corps malade.
Le cadre était des plus solennels (la salle Clémentine du Vatican), et l’objet l’était également : les vœux du Saint Père à la Curie Romaine. C’est à un véritable examen de confiance qu’il a invité ses membres, sans concession et en dressant un tableau impitoyable des maux qui la touchent, allant jusqu’à parler "d’Alzheimer spirituel" dans l’annonce de l’Evangile… Des mots forts, des formules à l’emporte-pièce dans le plus pur style "Bergoglio" (coeur de pierre, rivalités pour la gloire, schizophrénie existentielle, tentation de se sentir immortel…).
Le pape a également souligné, lors de ce discours prononcé dans un contexte de réforme profonde de la Curie, qui devrait s’achever en 2015, les dangers de la calomnie, cet "homicide de sang froid", prenant en exemple le cas d’un prêtre au Vatican qui jadis "appelait les journalistes pour raconter et inventer au sujet de ses confères. Pour lui, tout ce qui comptait, c’était de figurer en première page des journaux, de se sentir puissant. Le pauvre !"
Après avoir salué chacun des cardinaux de la Curie visés par ses mots, le pape François a encore une fois fait évoluer les traditions vaticanes en rencontrant dans une ambiance bien plus légère, détendue et festive les "invisibles" du Vatican : tous les employés et leurs familles, celles et ceux qui permettent au quotidien à la cité-Etat de fonctionner au quotidien.