L’agression contre des policiers dans un commissariat et le profil de l’agresseur confirment la facilité du recrutement de « djihadistes » en Occident chez des jeunes déboussolés.
En France comme dans tous les pays occidentaux où a eu lieu un attentat commis par un « loup solitaire » se réclamant de l’islam radical (Belgique, Grande-Bretagne, Canada, Australie), des similitudes se font jour. Un jeune « paumé » converti à l’islam ou étant devenu un musulman « radical » passe à l’acte après avoir été chauffé sur Internet ou/et lors d’un séjour en prison. Et souvent, l’entourage familial et les voisins en sont les premiers surpris.
Bertrand Nzohabonayo, le jeune homme de 20 ans qui a blessé trois policiers à l’arme blanche samedi 20 décembre au commissariat de Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire) avant d’être abattu, n’était pas fiché pour des activités terroristes. Il était en revanche connu pour des actes de délinquance (trafic de stupéfiants, extorsion, vol à l’étalage et recel) et l’un de ses frères était fiché, lui, pour avoir basculé dans l’islam radical au point d’avoir envisagé d’aller faire le « djihad » en Syrie. Pour autant, « les jeunes qui le côtoyaient à Joué-Lès-Tours ne l’auraient jamais imaginé en terroriste et le décrivait comme calme et posé » (Le Figaro).
En pleurs, en raison de problèmes familiaux
Ce jeune français d’origine africaine (Ouganda) s’était converti à l’islam il y a quatre ans et, de Bertrand, était devenu Bilal. Ayant quitté son lycée professionnel, il aurait cherché sans succès un emploi et « naviguait entre des membres de sa famille », selon le procureur de la République de Tours (Le Monde), ses parents étant séparés. D’après La Nouvelle République, le jeune homme avait été vu en pleurs, il y a une dizaine de jours, en raison de « problèmes familiaux ».
C’est bien ce jeune en plein désarroi, qui inspirait a priori plus la pitié que la peur, qui s’est lancé samedi après-midi dans cette opération suicide au commissariat de Joué-les-Tours armé d’un couteau en criant « Allah Akhbar » (Dieu est grand), tout en poignardant successivement trois policiers (dont deux gravement), jusqu’à son dernier souffle. « Les enquêteurs estiment que le mode d’action ressemble à ce que préconise Daesh, le groupe islamiste ultra-radical qui sévit en Irak et en Syrie » (Sud-Ouest). Pas besoin de grands préparatifs, de consignes particulières, ni même de contacts personnalisés : la consultation de sites Internet islamistes et les appels du prétendu Éat islamique à « punir » la France, auront suffi.