Week-end chargé en faits divers « djihadistes » en France : attaque de policiers à l’arme blanche à Joué-lès-Tours samedi, attaque de piétons avec une voiture à Dijon dimanche et à Nantes lundi. Par des « déséquilibrés » insiste-t-on.
Le lendemain de l’attaque sanglante perpétrée à l’arme blanche dans le commissariat de Joué-lès-Tours samedi (Indre-et-Loire) – un mort (le terroriste) et trois policiers blessés (Aleteia) – un automobiliste a fauché volontairement des piétons en criant lui aussi « Allahou Akbar » (« Dieu est le plus grand ») à Dijon. Bilan : onze blessés dont deux graves (20 minutes). Un autre à fait de même sur le marché de Noël du centre ville de Nantes, lundi (dix blessés dont l’un a succombé à ses blessures) (Sud-Ouest)
Dans le trois cas, les meurtriers étaient connus des services de police pour des faits de droit commun. Cependant, avec une récurrence qui ressemble à un « élément de langage », les médias insistent sur leur « profil de déséquilibré » : « Le chauffard avait été hospitalisé en psychiatrie », titre Le Monde. « Le chauffard a un profil psychiatrique assez lourd », titre Le Parisien pour l’attentat de Dijon. Pour celui de Nantes, pas d’antécédents psychiatriques, mais un comportement devenu « instable» depuis plusieurs mois. (Le Monde)
Trois questions à ce sujet
1°) « Chauffard », est-ce le mot juste pour qualifier quelqu’un qui fonce délibérément dans la foule (selon un mode opératoire déjà utilisé ailleurs, tout récemment encore dans un attentat à Jérusalem – mais là, personne n’a songé à employer un autre mot que « terroriste ») ?
2°) Qui peut douter qu’une personne voulant massacrer des inconnus soit « mal » dans sa tête et dans sa peau !? Ceux qui égorgent des prisonniers et des otages en Syrie et en Irak, auraient-ils un profil psychologique plus « léger » ? La question n’est-elle pas plutôt de savoir d’où leur est venue cette idée meurtrière, qui l’a suscitée et encouragée, et qui leur aurait donné, le cas échéant, les moyens d’agir ?
3°) Devant la multiplication des attentats perpétrés au nom du « djihad » sur tout le territoire (et dans l’ensemble des pays occidentaux), n’est-il pas temps d’appeler un chat un chat, et un terroriste, un terroriste, qu’il soit un « loup solitaire » ou le membre d’un réseau ? Ou, dit autrement : n’est-ce pas le comble de la réussite pour une entreprise terroriste que de susciter des vocations spontanées chez des personnes déséquilibrées, quel que soit le degré d’irresponsabilité estimé ensuite par les psychologues ou psychiatres ?