Les pasteurs, ainsi que toute personne soupçonnée de propager la foi chrétienne, sont particulièrement visés.
Derniers incarcérés en date : Shahram Donia Roui et Mohammad Reza Vahedi, deux chrétiens arrêtés pour avoir joué de la musique religieuse en public. Fin novembre, c’est Ebrahim Hosseinzadeh, pasteur d’une église de Shiraz, qui a été interpellé. Ses livres et son ordinateur ont également été confisqués. Par ailleurs, les deux pasteurs et le diacre arrêtés en décembre 2006, ont assisté le
9 décembre à la deuxième session de leur jugement en appel. Ils contestent la première condamnation, en 2011, à six ans de prison pour « action contre l’État ».
Les "églises de maison" ciblées
À chaque fois, il s’agit de chrétiens affichés, pasteurs ou non, qui tiennent des « églises de maison ». Il s’agit de domiciles mis à disposition par des fidèles pour que les chrétiens puissent se retrouver en l’absence de lieu de culte. Selon le gouvernement iranien, seuls les chrétiens arméniens ou chaldéens y sont admis. Les Iraniens qui n’appartiennent pas aux ethnies chrétiennes n’ont pas le droit de pénétrer dans une église, ni de se convertir. Toutefois, la situation des chrétiens en Iran n’est pas pour le moment comparable à celle du Pakistan, par exemple, où les chrétiens sont victimes de pogroms de la population. La persécution, qui va en s’aggravant, ne vient pas de la base populaire mais du sommet de l’État, effrayé par l’expansion des conversions.
L’ayatollah Ali Khamenei, Guide suprême de la révolution islamique, faisait part pour la première fois de cette inquiétude dans un discours du 19 octobre 2010 (voir Portes Ouvertes). Il y désignait comme adversaire du pays « les ennemis de l’islam qui encouragent et participent à l’expansion du christianisme en Iran ».