Dans l’avion qui le ramenait d’Erbil avec la délégation lyonnaise, Mgr Barbarin est revenu pour Aleteia sur son deuxième voyage auprès des chrétiens d’Irak.
"Le bilan, c’est la dernière chose q’un chrétien doit faire. Quand on a vécu quelque chose d’aussi intense, qui va être comme une marque inoubliable dans notre esprit, eh bien, maintenant, il faut prier."
Des messagers d’espérance
"Nous avons été des messagers d’espérance. Mais comment est-ce que l’on va faire revenir sur le chemin de l’espérance des gens qui vivent de telles épreuves, dans une telle colère intérieure ? Notre but est de demander à Dieu qu’il leur donne lui-même l’espérance dont ils ont besoin. Nous, nous arrivons, avec beaucoup de très belles choses qui sont venues des Français : des logements, de la nourriture, une ambulance… Il y a eu une très grande générosité. Nous apportons cela. Mais leur souffrance demeure profonde."
"Alors, c’est un réconfort, c’est vrai. Mais on a l’impression qu’on est très pauvre, parce que on les a vus, on a vu leur grande joie de les accueillir. On a vu aussi leur colère, face à ce que la vie vient de faire d’eux et on se sent en fait très démuni. Alors, la consolation des Irakiens, c’est quoi ? Nous avons essayé d’apporter de la consolation. Mais le consolateur, c’est Jésus. Nous avons essayé de faire repartir leur espérance. Le Patriarche l’a dit : "Le plus grand cadeau que vous nous faites, c’est de nous redonner de l’espérance. Pourvu que ce soit vrai ! Parce que la vraie source d’espérance c’est Jésus."
"Nous avons cette mission de prier"
"Je repars très heureux de ce que nous avons vécu et très heureux que 80 personnes se soient lancées dans cette aventure assez audacieuse, très heureux de la façon dont nous avons été accueillis, mais très marqué aussi par leur souffrance intérieure. Maintenant je dis, Seigneur, c’est à toi de faire tout pour eux. Parce qu’il y a encore des mois d’hiver devant, parce que leurs logements qu’on a vus, qui sont de belles réalisations, sont quand même très précaires. Je n’aurais pas envie, et vous non plus, de loger dans ces endroits là. Et c’est déjà évidemment beaucoup mieux que rien.
Donc on repart tout petit petit. Nous avons vraiment cette mission de prier."
Ecole, logements, médicaments et emploi
Le premier jour où je suis allé chez eux, je leur avais fait cette promesse de dire tous les jours le "Notre Père" en irakien jusqu’à ce qu’ils puissent revenir à Mossoul. J’ai l’impression que c’est la chose la plus utile que je puisse faire. Mais je veux dire merci à tous ceux qui donnent, à leur générosité pour contribuer à les aider. Nous avons vu des choses concrètes. Pour la nourriture et les vêtements, ça allait bien. Pour le logement, c’était correct, mais encore très précaire et il y avait beaucoup à faire. Il y avait tout à faire pour la scolarisation, parce qu’il n’y avait rien, beaucoup à faire pour les médicaments, énormement à faire pour qu’ils puissent rtetrouver du travail, parce qu’il n’y a rien. Donc, nous ne sommes pas au bout de nos peines. Et, surtout, ils ne sont pas au bout de leurs peines."