Violences policières ou crise cardiaque ? Au cours d’une manifestation, le ministre palestinien Ziad Abou Ein est mort, entraînant un regain de tension en Israël et en Cisjordanie.
Hier, mercredi 10 octobre, un groupe de Palestiniens protestait contre les implantations juives dans le village de Turmusiya en Cisjordanie occupée. Les manifestants prévoyaient de planter des oliviers, mais une confrontation a rapidement éclaté avec un cordon de policiers israéliens.
Selon les versions des témoins, il aurait été frappé par les policiers, ou aurait simplement inhalé des gaz lacrymogènes. Le ministère de la Santé israélien a annoncé jeudi que la mort avait été causée par une insuffisance cardiaque, sous-entendant que la fragilité du cœur de Ziad Abou Ein était en cause et pas la police israélienne. Sans surprise, les autorités palestiniennes contestent cette version, s’appuyant sur des photos et une vidéo montrant le ministre palestinien frappé lors d’une altercation violente avec un policier. Les allégations de témoins parlant de « coups de casque » voire de « coups de crosse » n’ont pas pu être démontrées. L’autopsie, réalisée par un médecin israélien conclut à un blocage de l’artère coronaire « probablement dû au stress ». Le docteur explique les dommages du corps par « les tentatives réalisées pour réanimer la victime ». Les médecins palestiniens estiment quant à eux qu’il a bien fait l’objet de violence policière.
Une altercation violente
La vidéo disponible en ligne montre une altercation violente entre l’homme de 55 ans et un policier israélien, mais pas les coups de casque ou de crosse. Ce militant du Fatah avait consacré sa vie entière à la cause palestinienne. Impliqué dans un attentat terroriste qui avait coûté la vie à deux israéliens en 1979, il avait été emprisonné en Israël avant d’être relâché en 1985, puis à nouveau détenu durant la seconde Intifada. Il dirigeait la Commission contre les murs et les colonies dans les territoires palestiniens.
Sa mort relance un climat de tension qui n’est jamais complètement retombé malgré la fin de l’opération Bordure protectrice sur la bande de Gaza, au mois d’août.