Il s’était déjà rendu en Irak cet été à la rencontre des chrétiens d’Irak réfugiés. Retour sur le premier déplacement à Qaraqosh du cardinal Barbarin.
Alors que l’hiver approche, la situation n’a guère évolué pour les milliers de chrétiens réfugiés au Kurdistan irakien. Au fil des semaines, l’attention des médias, comme toujours, s’est reportée ailleurs, sur d’autres crises, d’autres conflits.
Pourtant, comment oublier ces milliers d’hommes de femmes et d’enfants partis de chez eux, chassés sur les routes, sans rien pouvoir emporter. C’est pour, de nouveau, attirer l’attention des médias, des fidèles et du grand public que Mgr Barbarin a décidé de retourner en Irak. Mais pas seulement le temps d’une visite, non. Car il ne faut pas oublier ce qu’avait proposé Mgr Barbarin lors de sa venue à Qaraqosh, peu avant la chute de la ville : désormais, les diocèses de Mossoul et de Lyon sont jumelées. Ce que l’un vit, l’autre le partage. Et ce week-end, c’est un peu de l’esprit de la fête des lumières, de la protection de Notre-Dame de Fourvières qu’une importante délégation du diocèse de Lyon va amener avec elle à Erbil, dans les camps de réfugiés.
« Les chrétiens d’Irak avaient l’impression d’être oubliés, avait expliqué Mgr Barbarin, l’été dernier, à son retour d’Irak. Je montrais sur mon portable les photos que l’on m’avait envoyées par sms des manifestations devant la cathédrale Saint-Jean à Lyon, devant Notre-Dame de Paris pour les chrétiens d’Irak. Et quand ils voyaient que les Français avaient des affiches "Moi aussi je suis un "N", un chrétien", c’était pour eux un titre de fierté. Ils étaient très contents. Moi je portais cet insigne sur ma propre chemise. Ils ont vu qu’on était vraiment avec eux. Hier, l’évêque de Kirkuk a dit dans sa cathédrale : "Avant, nous étions sans joie et maintenant, notre voix est entendue". C’est la plus grande joie de ce voyage. »
Malgré les haines et les massacres, malgré la folie islamiste, le cardinal Barbarin affirmait à son retour de Qaraqosh, après que les populations avaient dû fuir la plaine de Ninive face à l’avancée de Daesh, que « la seule réponse à un excès de mal est un excès d’amour ». « Mossoul est la ville de Ninive dans l’Ancien Testament, et le prophète Jonas qui a converti Ninive a été 3 ans dans le ventre de la baleine, puis après il est sorti. Et nous à présent nous sommes engloutis dans ces ténèbres mais un jour le Seigneur vous ramènera à la vie, vous devez avoir confiance en Lui, c’est cela l’espérance chrétienne. »