Une association d’étudiant lyonnais chrétiens propose un déjeuner-rencontre à bord… d’un camion-restaurant.« Tu viens avec ce que tu es, je viens avec ce que je suis, et ensemble on va faire un bout de chemin ». Leur camion fleure bon les années 70, avec sa dégaine qui ne déparerait pas dans un épisode de Louis la Brocante. Et la dizaine de jeune cathos qui portent le projet assume l’aspect un peu dingue et décalé de leur restaurant mobile. Derrière cette présentation très « hippie », on trouve en fait l’envie de répondre à l’appel du pape François : « Que l’Église sorte d’elle-même pour aller vers les périphéries non pas géographique mais de la pensée, de la misère… ». L’association Alive, du campus de la Doua, à Villeurbanne (Rhône), avec un raisonnement qui demeure difficile à reconstituer, s’est dit qu’évangélisation rimait bien avec gros camion.
Accueillir, accompagner, annoncer
« Le camion attire la sympathie », explique Rémi, l’un des jeunes qui participent à l’aventure, qu’ils ont dénommée SyCar. en référence à Sychar, la ville où Jésus rencontre la Samaritaine. « Au début, se souvient-il, c’était juste un sujet de conversation un peu léger, les difficultés semblaient trop nombreuses pour que l’on puisse toutes les surmonter. » Il a fallu trouver un détenteur de permis C, s’assurer qu’il y aurait assez de bonnes volontés pour entretenir le véhicule à l’année, trouver les financements… Mais de palabre en palabre, ils y sont arrivés !
Le SyCar, c’est « un espace pour que l'Église garde le triple A de l’économie… du Salut ! » A comme accueillir « pour que l’Église manifeste qu’elle veut rencontrer tout homme et tout l’homme ». A comme accompagner « pour que l’Église manifeste qu’elle travaille à la croissance humaine et spirituelle des personnes et des groupes ». Et A comme annoncer, en imitant Jésus à Sychar (Jn 4,5-30), qui n’a pas craint de s’adresser à une Samaritaine pour lui dire qu’Il était le Christ.
Jeudi, leur camion venait pour la quatrième fois proposer ses formules « solo » (sandwich, pomme, jus de fruit) et « quatro » (deux baguettes et une terrine), une quarantaine d’étudiants sont venus partager les baguettes et un moment de convivialité. Selon l’association Alive, l’université peut être un lieu de solitude, c’est aussi un « désert spirituel ». « La joie de la rencontre, au cœur du projet, fait écho à la fameuse "joie de l’Évangile", titre de la dernière encyclique du Pape. »