Jacques Bompard (non inscrit), Xavier Breton (UMP), Nicolas Duicq (UMP), Jean-Christophe Fromantin (UDI), Olivier Marleix (UMP), Yannick Moreau (UMP), Jean-Frédéric Poisson (UMP) : leurs noms méritent d’être retenus et cités comme des exemples de clairvoyance et de courage.
Car le tabou qui pèse aujourd’hui sur l’IVG voue à la vindicte publique ceux qui contestent que l’avortement puisse être un droit, au mépris de la vie de l’enfant à naître. Celui-ci est comme toujours le grand absent de la résolution votée hier à l’Assemblée nationale pour « réaffirmer le droit fondamental à l’interruption volontaire de grossesse en France et en Europe ».
La proposition de résolution avait été cosignée par tous les présidents de groupes (Aleteia). Le résultat est sans appel : 143 députés ont voté pour, sept contre, 1 s’est abstenu (Assemblée nationale). Rappelons que la représentation nationale compte
577 députés. En tout, 426 députés n’avaient donc pas jugé bon de se prononcer sur ce « droit fondamental »…
« À l’inverse de la violence des échanges d’il y a 40 ans, l’apaisement a dominé dans l’hémicycle lors des interventions, rompu seulement par un virulent discours anti-avortement du député d’extrême droite Jacques Bompard », commente L’Express. Député du Vaucluse non inscrit, Jacques Bompard a en effet prononcé calmement, sans effets de manche, ni coups de menton, un discours comme on n’en avait pas entendu depuis longtemps dans l’hémicycle, et dont la « violence »… a consisté à demander pardon. Il vaut d’être cité in extenso :
Jean-Christophe Fromantin menacé d’exclusion de l’UDI
Ex-candidat à la présidence de l’UDI, le député-maire de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) s’est attiré les foudres de son parti en votant non à cette résolution, rapporte Le Figaro. Les cadres de l’UDI lui sont tombés dessus,à commencer par le nouveau président, Jean-Christophe Lagarde, suivi de Chantal Jouanno, présidente de la délégation aux droits des femmes au Sénat : « Je considère qu’en termes de valeurs il vient de commettre un grand écart et qu’il n’a pas vraiment sa place parmi nous », a-t-elle jugé, dénonçant ce vote négatif comme une « provocation » de la part d’un ancien candidat à la présidence du « parti de Simone Veil ».
Le maire de Neuilly-sur-Seine s’est défendu sur son blog : « Contrairement à ce qui est exprimé dans l’intitulé de cette résolution, ce texte ne réaffirme en rien le projet présenté par Simone Veil en 1974. Dans le texte d’origine dont on célèbre l’anniversaire, il s’agissait d’ouvrir une dérogation au principe de protection de l’être humain dès le commencement de la vie. (…) Vouloir nous engager vers la reconnaissance d’un droit fondamental est donc contraire à l’engagement de Simone Veil et n’entre pas non plus dans les orientations de la Convention européenne des droits de l’homme.»
Jean-Christophe Fromantin s’étonne par ailleurs qu’il ait manqué… 426 députés pour se prononcer sur ce projet de résolution : « Que reste-il des convictions, d’un côté comme de l’autre, quand un mercredi, en fin d’après-midi, sur un texte hautement symbolique, plus de 400 députés sont absents de l’hémicycle ? Pourquoi les politiques feraient-ils preuve de courage sur les grandes réformes dont la France a besoin quand ils renoncent jusqu’à l’affirmation de leurs convictions ? ».