Cinq ans après, les familles attendent toujours que justice soit faite. À quelques semaines de sa visite, elles espèrent que le Pape pourra user de son influence pour faire avancer le dossier.Les parents des victimes tuées du « massacre de Maguindanao », l’enlèvement et l’exécution barbare de 46 personnes dans la province de Maguindanao le 23 novembre 2009, ont fait appel au pape François afin que, venant aux Philippines, il puisse aider à mettre fin à la culture de l’impunité. Selon l’agence Fides, les victimes se plaignent du fait que, cinq ans après le crime, la justice n’ait pas encore suivi son cours.
Dans le cadre de ce massacre, furent notamment tués différents journalistes qui suivaient le cortège d’un candidat politique. Rowena C. Paraan, président du syndicat national des journalistes philippins, espère que l’affaire arrive à l’attention du Souverain pontife, exprimant le souhait que « la missive soit réellement remise au Pape » qui visitera le pays du 15 au 19 janvier. Les parents des victimes demandent au Pape de « réconforter les affligés » et d’user de sa crédibilité et de son influence pour ramener dans le débat public la question de l’impunité concernant les exécutions sommaires aux Philippines.
Récemment, l’ONG Human Rights Watch a invité le gouvernement philippin à s’engager davantage à bloquer les exécutions sommaires qui demeurent bien souventimpunies. Certains responsables syndicaux et agents de police de villes des Philippines sont en outre accusés de favoriser ces lynchages. Selon un rapport publié par HRW, au cours de la période 2008-2013, 298 exécutions sommaires ont été enregistrées aux Philippines et toutes sont demeurées impunies.